Chiffres de la semaine : « 41,1 °C, 10 000 mètres sous terre, 43% ont déjà boycotté une marque étrangère, 800 milliards de yuans de ventes »

« 41,1 °C, 10 000 mètres sous terre, 43% ont déjà boycotté une marque étrangère, 800 milliards de yuans de ventes »

41,1 °C : c’est la température enregistrée à Pékin le 22 juin, la plus chaude journée de juin depuis le début des relevés météorologiques en 1961. La capitale n’est pas la seule ville à avoir chaud. 185 alertes rouges ont été émises dans le nord et l’est de la Chine, de Pékin au Shandong, en passant par Tianjin et le Hebei. Cette vague de chaleur pourrait bientôt atteindre la Mongolie Intérieure et le Xinjiang, à l’ouest du pays. En cause, l’effet El Niño ainsi que le réchauffement climatique. Plus au sud, l’administration nationale de l’énergie (NEA) ainsi que les autorités de Shanghai, du Jiangsu, du Zhejiang, de l’Anhui et du Fujian, ont tenu le tout premier exercice d’urgence pour se préparer au risque de coupure générale de courant lié entre autres à l’utilisation des climatiseurs lors de fortes chaleurs. Pas question qu’une pénurie électrique vienne perturber la production industrielle alors que l’économie est déjà à la peine ! Le gouvernement a retenu la leçon de la canicule de l’an dernier et s’est constitué entretemps un stock record de charbon (187 millions de tonnes).

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10 km : c’est la profondeur du forage que vient de débuter le groupe pétrolier Sinopec dans le bassin du Tarim (désert du Taklamakan au Xinjiang) où il exploite déjà un important champ pétrolier. Ce puits deviendrait ainsi le plus profond du pays et se rapprocherait du record mondial détenu actuellement par les Russes, qui ont atteint une profondeur de 12 262 mètres en 1989 après 20 ans d’efforts. Sinopec et ses partenaires ambitionnent de forer ce nouveau puits en 457 jours seulement. Au-delà de l’intérêt scientifique d’un tel projet, l’industriel chinois veut savoir si ces roches ultra-profondes peuvent encore contenir du gaz et du pétrole. Comme de nombreuses autres nations à l’heure actuelle, la Chine tente en effet de réduire sa dépendance aux importations énergétiques. Forer profond pourrait donc s’avérer une solution. Ce projet fait partie du programme d’exploration « Deep earth » lancé par le Président Xi Jinping, aux côtés des autres grands objectifs scientifiques du pays, « Deep sea » (exploration des océans), « Deep blue » (développement des technologies de l’information) et « Deep space » (exploration de l’espace).

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798,7 milliards de yuans : c’est la valeur totale des ventes réalisées pendant le festival de e-commerce « 618 », créé par JD.com le 18 juin 1998, selon les calculs de Syntun. C’est 102 milliards de plus que lors de la précédente édition et 480 milliards de plus qu’en 2019 ! Il faut dire que cette année, le « 618 » a coïncidé avec les 20 ans de l’entreprise, la fête des pères et la fête des bateaux-dragons quelques jours plus tard. Les produits de luxe, de beauté et pour animaux de compagnie en particulier, ont eu la faveur des consommateurs cette année. Ce festival est l’un des principaux baromètres de la consommation chinoise, avec la « fête des célibataires » célébrée le 11 novembre et inventée par son grand rival Alibaba. Malgré cette hausse du volume de ventes, le fait que les principales plateformes JD.com, Tmall, Taobao ne publient pas leurs chiffres indique que le rythme de croissance ne cesse de ralentir. C’était déjà le cas lors de la dernière édition du « 11.11 » l’an passé.

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43% : c’est le pourcentage de Chinois qui ont déjà boycotté une marque étrangère, rapporte une étude de Morning Consult. Une proportion qui augmente de 4 points chez les jeunes adultes. Ces chiffres montrent à quel point participer à des campagnes de boycott est chose courante en Chine, sur fond de nationalisme ambiant. Au moins 78 boycotts visant des marques étrangères ont eu lieu depuis 2016. Dernier scandale en date : celui de Nike et H&M en 2021, pour avoir cessé de s’approvisionner en coton du Xinjiang, soupçonné de faire l’objet de travail forcé. Le cabinet de consulting ajoute que délocaliser leur chaîne d’approvisionnement en dehors de Chine pourrait aider les compagnies étrangères à éviter de se retrouver pris entre deux feux, celui de l’opinion chinoise et celui de leurs pays d’origine.

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