Banque : Les PME financières virtuelles boivent la tasse

À Hangzhou (Zhejiang), Yang Weiguo (cf photo), PDG de la banque virtuelle Wangzhou Fortune, disparaissait avec un milliard de ¥ des investisseurs, 40% des fonds levés depuis deux ans. Ses employés ayant prévenu le 20 avril la police, celle-ci lançait un avis de recherche, et des dizaines de milliers de clients préparaient leurs mouchoirs…

La firme frisait les 100 succursales à travers le pays, mais souffrait ces derniers mois de difficultés notoires de trésorerie, faute de pouvoir honorer les intérêts ou rembourser les rentiers réclamant leurs bas de laine.

Mais voilà que le 25 avril, Yang guilleret réapparaissait sur la plateforme sociale d’un journal financier, en une vidéo de 6 secondes : « Salut tout le monde, c’est moi, pas de souci, je suis de retour bientôt ». Dans une lettre sur WeChat, il précisait s’être retiré « dans le désert de Gobi », pour « méditer sur l’avenir de la société et les moyens de restaurer la confiance ». Il déclarait se mettre à la disposition des enquêteurs…

Ce cas est le point culminant d’une vague de faillites frauduleuses dans la finance par internet. Le carcan de la réglementation sur les banques classiques, et leur faveur systémique aux firmes publiques (pénalisant PME, paysans..) a fait naître une finance parallèle non régulée. Elle a fleuri durant la croissance forte, mais périclite maintenant, incapable de tenir sa promesse de rendements dépassant souvent les 10%.

Conséquence : une série de scandales, tel celui d’Ezubao en février, qui pluma en deux ans 900.000 agioteurs de 58,2 milliards de ¥. Ce type de carambouille en 2015 a augmenté de 71%, à plus de 10.000 affaires, avec toujours plus de cas dépassant 100 millions de ¥.

Avec retard, les autorités financières prennent la mesure du risque de déstabilisation, et réagissent. Le 27 avril, un comité de 15 ministères et commissions de tutelles se réunissait pour préparer la riposte. Tout nouvel enregistrement d’une firme financière était déjà bloqué, et le drainage d’épargne à fins de prêts sur internet, prohibé. Le grand nettoyage du secteur fera l’objet d’une campagne, qui durera tout le 3ème trimestre : les autorités recenseront le risque du client en gestion de fortune, emprunts-prêts P2P, coopératives rurales, placements privés et autres. Cela signera-t-il la mort des PME financières sur internet ?  Qu’il soit permis d’en douter !

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