Hong Kong, perle de Chine du Sud, reste assommée par l’échec de ses tentatives d’indépendance de 2014 (mouvement Occupy Central) et 2016 (l’éviction au Parlement local d’élus pour insulte à la nation durant leur prestation de serment).
Durant le Plenum de l’ANP à Pékin, le pouvoir central enfonce le clou. Li Keqiang ouvre le bal, rappelant aux insulaires que les velléités séparatistes « ne mèneront nulle part ». Zhang Dejiang le Président de l’ANP, leur suggère de penser plus à leur économie, pour éviter de voir leur PIB dépassé par celui de Shenzhen d’ici 2 ans (le PIB de Hong Kong est de 3,8% et celui de sa voisine Shenzhen, de 9%).
Xi Jinping qui prépare pour juin sa visite de la ville pour le 20ème anniversaire de la rétrocession, a déjà choisi le patron de Hong Kong, que la ville devra « élire » au suffrage indirect le 26 mars. Contre son rival John Tsang, chouchou de la rue, il a notoirement désigné Carrie Lam, voyant en cette cadre chevronnée, un être capable de gérer la ville avec doigté, sans « maux de tête » pour Pékin… Pour autant, Li Keqiang croit toujours que selon la règle « un pays, deux systèmes », la Chine ne s’immisce pas dans les affaires de la Cité.
Enfin et surtout, Hong Kong démotivée et l’équivoque autonomiste dissipée, la Chine peut aller de l’avant : Yu Hongjun, ex-n°2 du département international du Parti affirme que 20 ans de transition, c’est assez ! Il est temps d’amender la loi fondamentale pour permettre plus « d’intégration ».
Entre Chine et Hong Kong, il faudrait pouvoir échanger plus de fonctionnaires, la ville devrait commencer à payer des impôts à Pékin, et les insulaires devraient pouvoir s’engager dans l’APL. Plus prudente, Elsie Leung, ex-secrétaire à la Justice hongkongaise répond : « révision, oui, mais pas à la légère »… C’est une nouvelle époque qui s’ouvre.
Sommaire N° 10 (2017)