Monde de l'entreprise : Le bras de fer des taxis sur smartphone

Le bras de fer des taxis sur smartphone

Uber, Didi Dache, Kuaidi Dache… qui n’existaient pas il y a encore trois ans, se livrent bataille pour le marché du taxi chinois évalué à un trillion de $ par an en 2018. Chaque entreprise permet à l’usager de commander sa course sur son téléphone portable. Localisé par GPS, il est contacté par le chauffeur le plus proche, pour établir le point rendez-vous. 

Soutenus par Tencent (WeChat) et Alibaba, Didi et Kuaidi sont nés en 2013 à 3 mois d’intervalle. Ils ont d’abord tenté de se saper le marché (par offres de primes, de courses gratuites) avant de fusionner en février : à 6 milliards de $ d’actifs, le groupe gère 1,35 million de chauffeurs, 5,5 millions de courses par jour et 79% du marché, selon le cabinet Analysys International Group.

Uber, de San Francisco, arrive en 2014. Etabli sur les 5 continents, il est beaucoup plus gros que Didi/Kuaidi (40 milliards de $ d’actifs). Présent dans 9 villes chinoises (contre 361 pour Didi/Kuaidi), il réussit malgré tout à « peser » 10,9% du trafic. Sa marque de fabrique : faire travailler les privés, après inspection du véhicule, et formation du chauffeur. Uber a été reçu avec méfiance par les taxis, craignant de perdre leur marché. L’Etat et les mairies aussi, le soupçonnent de se soustraire à la taxe et aux règlements. Le soupçon englobe d’ailleurs Didi/Kuaidi : en janvier, le ministère des Transports interdisait aux individuels de travailler avec smartphone et en avril, à Changchun et Chengdu, la police visitait les bureaux d’Uber en quête de fraudes. 

Mais les mentalités évoluent vite : confrontées aux phénoménaux embouteillages, les mairies ont besoin d’une offre de transport élargie, instantanée et flexible : du taxi au covoiturage, comme alternative à la voiture individuelle.
Uber prépare l’ouverture dans de nombreuses villes moyennes, crée un service « Ubergreen » avec voitures hybrides (made in China). A Guiyang (Guizhou), ville moins riche, il négocie avec la mairie une création d’emplois et de transports moins chers. Didi/Kuaidi vient d’obtenir ce type de reconnaissance à Shanghai, en se faisant intégrer d’ici juin, dans la plateforme municipale d’info-taxis.
Les deux géants partagent un même objectif : 30 millions de courses par jour d’ici 2018. Uber parviendra-t-il a rattraper Didi/Kuaidi ? Il a en tout cas un atout fort dans sa manche, qui le rend déjà inattaquable : sa coopération avec Baidu et le monopole de la cartographie en ligne, avec qui il prépare la prochaine génération de carte, avec toutes sortes de gadgets et services intégrés.

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