Temps fort : Session de l’ANP : Macroscopie (dossiers de fond)

L’Assemblée nationale populaire (ANP) et la Conférence Consultative Politique du Peuple chinois (CCPPC), son assemblée-soeur se penchent r les soucis de la rue: le but de ce débat populiste, est de défouler la tension populaire, et de faire passer aux leaders les suggestions des mandants de la base. Les limites de cet « exercice démocratique », tiennent à l’impuissance complète de cette instance législative.

[1] Le fossé entre richesse (villes, côte, industriels issus du Parti) et pauvreté (monde paysan, Ouest) est fort discuté dans les travées de l’ANP. A 17.175¥, le revenu urbain de 2009 fait plus du triple de celui du paysan (5.153¥). Les solutions de l’Etat restent immuables -lutte anti-corruption, promesse d’une administration plus vertueuse – mais le handicap est inscrit dans la loi, surtout dans le «hukou», permis de résidence à deux vitesses, dont 13 journaux exigent l’abolition. Problème urgent: sous 30 ans, un demi milliard de paysans auront quitté leur ferme pour la ville : s’ils n’en sont pas citoyens à part entière, l’ordre social risque d’exploser.

[2] Les prix de l’immobilier s’envolent dans les grandes villes (3M¥ l’appartement moyen) hors d’atteinte des bourses ordinaires. Des édiles proposent un impossible retour aux prix imposés… Wen Jiabao a promis de « mater le cheval sauvage», mais sans offrir de solutions, autre que de débloquer plus de parcelles pour résidences en HLM.

[3] Quel est l’avenir de Bo Xilai après sa campagne antimafia à Chongqing, qu’il dirige depuis décembre 2007?

Ayant brisé 14 triades et 3348 mafieux, dont bon nombre d’officiers de police, ce chef des «petits princes» (太子帮, faction regroupant les fils de leaders historiques) est perçu par la rue comme l’unique apparatchik ayant agi contre ce chancre qui croît hors de tout contrôle à l’intérieur/au sud du pays, en symbiose avec les cadres, terrorisant en toute impunité. Jusqu’à hier pourtant son action semblait ignorée par le Comité Permanent, qu’aucun des 9 membres ne commentait, ni ne venait honorer Chongqing d’une visite. Finalement à la CCPCC, He Guoqiang, Président de la CCID (Commission centrale d’inspection de la discipline), rompt le silence, approuve la purge. Le fond du problème: les policiers arrêtés à Chongqing sont ceux de Wang Yang, prédécesseur de Bo Xilai et allié de Hu Jintao. Bo lui, est rival naturel de Hu : valider la campagne anti-mafia, serait s’obliger à promouvoir Bo dans le prochain cabinet en 2012…

[4] Le 4/03, l’Armée populaire de libération (APL) annonce, pour la première fois en 20 ans, un budget en hausse modeste de 7,5% (53,2MM²) au lieu des 14,9% pour 2009. Ce recul relatif passe pour la contribution de «notre nouvelle Grande Muraille» à la récession, et permet à un porte-parole de renforcer l’image d’une armée pacifiste par essence, dont 33% du budget passe en salaires des officiers et hommes de rang. Traditionnellement pourtant, les experts estiment les moyens de l’APL au double du budget avoué, en incluant les fonds secrets d’achats à l’étranger et de recherche d’armements nouveaux, sous-marins, bombardiers, missiles sans compter l’apparition attendue dans les années à venir, d’une série de porte-avions chinois.

 

 

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