Joint-venture : ArcelorMittal insiste

Arcelor Mittal trouve la paille dans le mur d’acier

ArcelorMittal remonte un courant défavorable, et s’implante malgré tout en Chine, malgré l’obstruction du ministère, et plus encore du lobby sidérurgique déterminés à résister à la pénétration du 1er aciériste planétaire sur leur marché, premier producteur et consommateur.

Ce qui n’a pas empêché l’indo-luxembourgeois, de contrôler 33% de Valin (Hunan), puis d’acquérir en octobre 90% de la câblerie privée Rongcheng (Shandong). Voilà qu’à présent, il reprend 28% de China Oriental, moyennant 647M$. China Oriental est maître des deux aciéries Jinxi (Hebei, Guangdong), fabricants de profilés, tôles revêtues et laminés à froid.

Au printemps, avec son groupe Smart Triumph, femme d’affaires Chen Ningning avait voulu contrôler China Oriental, et commencé à racheter avant de subir le tir de barrage de la direction et de Wellbeing Holdings (42% des actifs). Peu après, ArcelorMittal rachetait les parts, mal vu par le secteur chinois comme de toute l’Asie, mais assez fort pour supporter la position d’actionnaire minoritaire. On voit donc se confirmer la stratégie de Mittal, la seule possible face à la loi : multiplier les entrées minoritaires au sein des grands aciéristes chinois. Dernières rumeurs (9/11) : ArcelorMittal négocie avec Kunming Iron, l’aciérie du Yunnan. D’autre part, les palabres seraient très avancés pour reprendre 49% du mongol Baotou. Mais face à cette bouchée plus grosse que les autres, le Conseil d’Etat donnera-t-il son aval? Pour Laiwu (Guangxi), après avoir fait attendre Mittal 13 mois, il avait fait capoter la reprise de 37% du groupe, en imposant un prix supérieur.

Une autoroute privée, en Chine

Généralement, les autoroutes en Chine appartiennent aux provinces ou aux villes, voire à des intérêts hybrides, tel China Merchants (sino-HK) qui en tient cinq.

Voici donc un deal atypique, que ce rachat par le fonds MIIF (banque australienne Macquarie), 537M$ pour 81% de la liaison Canton-Nansha (le port en eaux profondes). Le consortium hongkongais privé qui cède ces actifs après 3 ans, en conserve 9%, et la province 10%. La concession a encore 22 ans devant elle.

Raison de la vente : le rendement attendu, de 8 à 9%, n’est pas assez élevé. Raison de l’achat, décrite par Gavin Kerr, le gestionnaire du fonds : le MIIF ne maîtrise pas encore bien le secteur des infrastructures en Chine (où il dispose quand même de 38% du port fluvial de Changshu, Jiangsu), et cet investissement de père de famille lui offre les garanties de stabilité nécessaires.                                        

NB : Pour habiller son patrimoine chinois, Macquarie déshabille ses avoirs européens, en revendant ses parts dans l’aéroport de Bruxelles, et dans le stockage pétrolier TanQuid en Allemagne.

 

 

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