A la loupe : La Chine, médaille d’argent de la greffe du visage

Le 17/04 sort cette «bombe» dans l’univers médical : après la transplantation de visage au CHU d’Amiens sur une patiente (novembre 2005), c’est à l’hôpital militaire de Xi’an d’effectuer la greffe d’une joue, d’une lèvre et d’un nez sur Li Guoxing, 30 ans, défiguré par un ours deux ans plus tôt. Il a fallu 14h. au Dr Guo Shu-zhong et à son équipe pour mener à bien cette prouesse qui fait de la Chine le n°2 mondial d’une technique chirurgicale encore dans les langes.

On aurait attendu, plutôt que la Chine, les USA, le Royaume-Uni ou le Brésil ! Mais la Chine, forte de 320.000 hôpitaux ou cliniques, fait 50.000 à 60.000 transplantations/an, autant que USA et Europe réunis : cornées, reins, coeurs, mais aussi doigts, mains et pieds.

Elle effectue aussi des opérations futuristes encore contestées, telle l’injection de cellules-souches pour restaurer des lésions aujourd’hui irréversibles, sur la moelle épinière par exemple. Des établissements travaillent avec l’Occident pour associer ses techniques de pointe à leur  expérience praticienne et à leurs salles d’op. à bas coût. Ainsi des centres chinois sous la férule du neurochirurgien Wise Young (Rutgers Hospital, New Jersey), testent les derniers traitements pharmaceutiques des lésions spinales. 

Les candidats à ces greffes ne sont pas que chinois, tant s’en faut : américains, pakistanais, indiens, nippons, coréens font antichambre aux portes de la Chine. Et l’attraction exercée par cette offre sans attente et à prix très bas, pose de lourds problèmes médicaux ou éthiques, comme celui du rejet par l’organisme, l’absence de suivi post-opératoire (deux faiblesses entraînant souvent le décès du receveur), et surtout, l’origine des organes, souvent prélevés sur des condamnés à mort (peut-être exécutés pour leur compatibilité avec le receveur).

La greffe chinoise de visage posera un dilemme aux étrangers : comment leur assurer des profils ethniques caucasiens, en ce pays de teint et relief faciaux asiatiques? Mais pas besoin d’être médecin ni économiste pour le prédire, une fois les problèmes techniques et éthiques réglés, la Chine aura devant elle, un avenir prodigieux d’export de ce savoir-faire de transplantation, sans concurrence imaginable !

 

 

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