Petit Peuple : A Urumqi, le joueur joué, cul par-dessus tête

La Chine est -aussi -un pays joueur.

Comme si ses usines ne suffisaient pas à brûler ses forces, et comme si elle voulait protéger le monde de sa surproduction. Le jeu online happe les faibles, déçus d’une vie médiocre, qui trouvent dans son éther une illusoire compensation.

A Urumqi l’isolée, loin de la vraie vie, Wang Jianming s’est jeté dans ‘World of Legend’, jeu de cape et de massue aux yeux bridés, un produit de Shanda, vaisseau-amiral du métier. A force de défaire les brigands, libérer les pucelles et pourfendre les dragons, le joueur compulsif a accumulé tant d’h. de vol qu’il est y passé maître. Pour ses 20.000¥, à la force du joystick, il a accumulé un dérisoire magot virtuel : un couteau, 3 gourdins magiques, une armure, une bague, 5 cartes d’îles aux trésors. Or, au 1/03, se connectant à l’aube, Wang défaillit : ses chers objets manquaient.

Hacké dans la nuit, son compte était bloqué! Vite, il alla sur Shanda, qui promit réaction sous 72 h. Mais Wang n’eut pas autant à attendre : dès le 2/03, il voyait ses bijoux en vente sur le forum du jeu. Angoissé, il appela la firme, suppliant de geler son compte squatté : chou blanc, le webmestre lui rétorqua que sauf ordre d’un juge, il ne pouvait agir.

La police-même, se dit incompétente… Les dés étaient joués : le 3/03, un Shanda flegmatique lui annonça la perte des trésors, écoulés au noir… A Wang, il fallut 27 jours avant de se rendre au tribunal, déposer contre Shanda, réclamant ses jouets et 1000¥ de dommages.

Le prétoire accepta la plainte : une 1ère au Xinjiang ! Le juge reconnaît l’existence d’un contrat entre Wang et Shanda, et d’une propriété virtuelle à protéger contre l’indélicat prestataire de services.

Lequel se débat comme un diable : prendre des images pour leur réalité,本末倒置,ben mo dao zhi, c’est vraiment «mettre racine et branche, cul par-dessus tête » !

 

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