Editorial : LA CHINE ET SA LONGUE MARCHE VERTE

Cette semaine, deux rapports publiés par le WWF, le World Wide Fund for Nature, sur des questions d’environnement en Chine révèlent que l’éveil du pouvoir, salué par l’organisation mondiale de la faune et de la flore, ne suffisent pas, face aux menaces contemporaines sur la planète bleue !

En gestion des forêts, dès ’98 Pékin s’est lancée dans un programme géant de reboisement de 10aines de M d’hectares, moyennant 11,6MM$ de 2000 à 2004. Le ban de tout bûcheronnage sur des régions entières, force le Chinois à importer 60% de ses besoins (modestes au demeurant, et limités au 17ème de ceux de l’Américain).

Mais le problème tient à la faiblesse des pays exportateurs face à la contrebande : Russie, Malaisie et Indonésie saignent à blanc leurs forêts pour laisser des sols nus, vulnérables à l’érosion. L’import chinois passera, dit le WWF, de 94Mm3 en 2003, à 125Mm3 sept ans plus tard. L’organisation prie Pékin, futur 1er acheteur mondial, d’assumer ses responsabilités en se dotant d’urgence de mécanismes de traçabilité et certification d’origine!

Même tocsin sonné, à propos des 105.000 km² de glaciers du plateau tibétain, dont la moitié se situe en Chine, le reste étant partagé entre Inde et Népal. Six grands cours en dépendent,  parmi lesquels Mékong, Brahmapoutre, Yangtzé et Fleuve Jaune.  

L’enquête du WWF dénonce le réchauffement climatique. En 40 ans, 12% de ce patrimoine universel a reculé de 10aines de m/an, avec accélération depuis 1999. A ce rythme, pensent les savants chinois, d’ici 30 à 40 ans, les 37000  glaciers chinois auront disparu, et la température moyenne aura monté de 1,4°! Sans glaciers, la vie sera plus dure. Déjà sévissent des inondations dues à la rupture des lacs de montagne (suite à la fonte des glaces). Désertification et salinisation menacent des M de jobs ruraux. Les cours s’assèchent, tel le bas-Fleuve Jaune qui disparaît 4 mois/an, et les écarts climatiques s’accroissent : l’hiver qui s’achève fut un record de froid, précédé par un été record de chaud.

Sur la côte, le niveau des mers monte jusqu’à 1cm/an. Conscient du problème -qui n’est peut-être pas dû à l’homme, mais simplement à un cycle immuable-, Pékin paie pour prévenir une catastrophe, 2,2 MM² d’ici 2050, sur 160 projets au seul Tibet. Cette bataille est donc loin d’être gagnée, mais l’humanité chinoise ne reste pas les bras croisés !

 

 

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