A la loupe : Chine : ventre de fer, foie d’acier !

Séparés de 3500km, Australie et Chine formaient un couple improbable. Jusqu’à ce jour, les pays développés importaient des PVD les matières 1ères à bas prix.

Mais dans le tandem Canberra-Pékin, le rapport est inversé.

Devenue usine du monde, la Chine du Tiers-Monde s’approvisionne à long terme en Australie: l’ex-dominion britannique s’avère meilleur marché (et à moindre risque politique) que l’Indonésie!

En 2002 et 2003, la Cnooc avait déjà contracté en Australie pour 175Mt de livraison de GNL, au coût évalué à 38MM$.

Or, le 1/3, quatre aciéries chinoises (Wuhan Iron & Steel, Maanshan, Shagang, Tangshan) s’assurent la fourniture de 12Mt/an de minerai de fer par BHP Billiton, le géant austral. En 25 ans, il leur en coûtera 9MM$! Comme pour les contrats de Cnooc, le deal est scellé par une entrée chinoise dans le capital du gisement -40% de la mine Jimblebar. Dès 2004, BHP haussera ses livraisons chinoises (toutes aciéries!) de 19Mt (en 2003) à 25Mt.

Un autre gros fournisseur, le Brésil n’est pas de reste: le plus gros sidérurgiste chinois, Baosteel (Shanghai) vient de contracter 20Mt/an de minerai sur 10 à 20 ans, auprès de VdRD, 1er producteur mondial. La coopération est d’ailleurs croisée: Baosteel se lance dans un train de laminoirs à St Louis (Brésil) qui établira un nouveau record d’investissements chinois à l’étranger, à 2,5MM$ dont 60% à sa charge: il lui permettra de contourner les barrières douanières US.

Tout ceci évoque la fringale d’acier de la Chine, qui affole le monde. En 2003, l’Empire du milieu dévora 36% de l’acier mondial dont 222Mt produites chez elle. En 2004, elle produira 277Mt, et en consommera 280. Dans ce climat de rêve éveillé, les aciéries chinoises ont battu tous leurs records en 2003, tel Baosteel qui a vendu pour 13,9MM$, gagné 844M$ (+63%), et vu ses parts en bourse de HK s’envoler, à +72% !

 

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