Editorial : editorial_5_2001

Nous annoncions (n°4/VI) le plan de la CSRC de taxe (10%) d’entrées d’Entreprises d’Etat en bourse étrangère, pour payer leurs charges sociales: il n’a fallu que 8 jours au Min. des Finances, vu le tollé, pour reculer et démentir: prudence avant tout !

En même temps (7/2), suivant la Federal Reserve, la BPdC baisse ses taux en US$ de 0,3%, à 3,81% /an. La question, à présent, est de savoir si elle va maintenir son taux en Yuan, ou le remonter. Le Yuan, à 2,25%/an, après sept coupes, est à son plancher. La BPdC est décidée à hausser le taux au moindre signe d’inflation. En 2000, pour la 1ère fois depuis 1998, l’index des prix était positif, +0,4%. Mais pour l’heure, comme la CSRC, la Banque joue la prudence: pas de hausse immédiate, qui chasserait l’argent des commerces vers les banques et aggraverait un chômage important (4% officiel, 10% réel dans les villes). D’

Bourse: le blues du lendemain

En déc., la bourse bombait du torse, avec 1100 firmes cotées, 58M de porteurs (2d score mon-dial après les US)et sa capitalisation décuplée en 5 ans, 560MM$ (3e d’Asie). A HK en 2000, l’indice Hangseng baissait de 13%, mais Sh’g-hai et Shenzhen grimpaient de 50%,et Salomon Smith Barney prédisaient à la bourse chinoise le 1er rang d’Asie avant 2010.Mais le 5/2,après les fêtes,les deux places ont chuté quatre jours, avant de se reprendre -(8/2): suite au désordre dénoncé par Wu Jinlian, économiste : "la bourse chinoise, c’est pire qu’au casino".

Ce qui se passe: les cours baissent, par crainte de la vaste action «Mr Propre» lancée par Zhu Rongji. Des affaires sortent, telle l’entente montée par Lu Liang, ex-critique d’art, avec 20 courtiers pour convertir un élevage de pou-lets déficitaire en China Venture Capital, une des valeurs hi-tech les plus prisées sur la place de Shenzhen. Lu avait écrit dans la presse fi-nancière, sous pseudo, des papiers dithyram-biques sur CVC, et issu pour 242M$ de trans-actions fictives, faisant monter en neige la part, de 2.05$ en fév.2000 à 9.67$ au plus haut, avt de fondre à 1.57$ la semaine passée. NB : rien qu’à Shanghai de déc.’99 à avril 2000,140 titres ont été manipulés-d’autres n’ont «tenu» que par le soutien secret du gouvernement.

Les milieux boursiers s’inquiètent: ¬ 40 ban-ques de Shanghai pourraient avoir placé illéga-lement en bourse. ­ De nombreux groupes ont hypothéqué leurs placements pour emprunter. Si la bulle éclate, les banques risquent un lot inquantifiable de nouvelles mauvaises dettes!

Signe de la mince confiance de l’Etat dans sa bourse: alors que l’ouverture du marché 2aire à Shenzhen, est encore retardé sine die, un autre fonds très important est aussi reporté: celui de la SS, appelé à atteindre, en 20 ans, 20MM$ des cotisations patronales et salariales. Décidé-ment, les conditions pour lui assurer un place-ment en père de famille, ne sont pas réunies!

 

Coke suit Pepsi dans la course au "hip"

Depuis son retour en Chine en ’79 (Il y avait été présent, à Shanghai et Tianjin, dès ’27), Coke y a investi 1,1MM$,ce qui lui vaut, sur place, tous les honneurs, groupe modèle assurant 15.000 sa-lariés (et 400.000 jobs indirects), consommant 600M$/an de matières 1ères locales, et payant 46,8M$ de taxes en ’98. En mai 2000, en ouvrant sa 24e ligne de conditionnement à Kunming (Yunnan), le groupe a été premier, parmi les «Fortune 500» à réaliser un investissement fort dans l’Ouest, conformément aux voeux de Pékin.

En ‘2000, Coca Cola s’arrogeait 47% du marché des boissons gazeuses (1MM$ de ventes), contre 21% à Pepsi. Et ce n’est pas fini: la consomma-tion en sodas par ht en Chine, n’atteint qu’1/5 du monde,et 80% des chinois connaissent la marque.

Coke ne voit qu’une ombre à son tableau : Pepsi, qui le bat sur le marché des jeunes,celui d’avenir, 1ers consommateurs (422M$/mois pour les moins de 12 ans). Le succès de Pepsi est simple à expli-quer: Alors que les pubs Coke visaient la société, Pepsi ciblait les jeunes, en s’associant l’image de stars et vedettes du foot (D. Beckham, Manches-ter United). En fév. ’99, Pepsi avait payé au prix fort le sponsoring (5 ans) de la Ligue nat’le de foot. Coke croyait assurer, en recrutant pour sa sous-marque Sprite la diva taiwanaise A-mei: c’était compter sans la disgrâce de la chanteuse pop. sur le continent, pour avoir entonné (5 mai) l’hymne taiwanais lors de l’intronisation du Psdt. Chen Shui-bian … Tirant un trait sur sa campa-gne, Coke embauche, cette fois, Fu Mingxia, 23 ans, championne de plongée, (trois «ors», en trois JO). Cette signature du géant d’Atlanta suit, en janvier, celle, en "M de $" (sic) pour sponsoriser les équipes nat’les chinoises

de foot féminin et masculin: aucun doute

les deux géants US, dans le marathon du

marché chinois de la soif, ne se lâchent

pas d’une semelle !

 
autant que les USA, sous la Présidence de G.W. Bush, préparant leur relance, veulent réduire impôts (1600MM$ d’ici 2010) et taux d’intérêt (1%, dt 0,5% déjà effectifs). Séoul emboîtait le pas (08/2), baissant son taux de 25 points de base, suivi par HK et Tokyo dans des proportions identiques : l’espoir de reprise, dans toute l’Asie reste suspendue à l’attitude -et au succès- des USA cette année!

La relance des US devrait, à terme, rouvrir leur marché aux produits chinois -y-compris par effet OMC. Mais en 2001, elle devrait d’abord, par renchérissement du Yuan, favoriser l’export américain vers la Chine et «punir» l’export chinois, qui ne devrait faire mieux, cette année, que 8 à 12%, contre 28% en 2000!

Autre motif futur, chez la BPdC, pour recommencer à hausser ses taux d’intérêts: une remontée en valeur de devises, déjà sensible, Euro notamment. La Chine espère en partie compenser vers l’UE ses pertes de marchés US, en tablant sur un Euro ² «boosté» par les coupes du US$.

Dernier paramètre: le pétrole. Le baril a baissé de 10$ en 4 mois, à 25$. La Chine répercute la baisse: 2,82Y/litre. à la pompe, contre 2,96 en déc. C’est bon pour le consommateur, mais déflationniste, justifiant l’attentisme sur les taux. Il est vrai que la taxe sur le carburant n’est plus très loin : adoptée l’été dernier, elle avait pour seul obstacle la flambée du pétrole. Son « feu vert » marquera une étape vers un système d’impôts aux normes  internationales… et un coup de fouet au marché automobile !

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