Argent : congés payés, clé du tourisme de masse

· Les petites annonces le crient à travers magazines et portails internet, le mariage en Chine n’est pas qu’affaire de coeur, mais aussi de rang, jaugé au village par le montant de la dot et du terroir, en ville par le salaire et le statut. Cadres, entrepreneurs et étrangers plafonnent au hit-parade des bons partis. A Shanghai, Pékin ou Can-ton, en comptant banquet, limousine et photos souvenir, la noce en coûte de 1000$ à 3000$. Un montant du même ordre est remboursé par les invités dans leurs  hongbao (enveloppe rouge, cadeau au couple). Industrie prometteuse, qui attire des investissements, tels l’édition en mandarin du magazine français Oui, et de nombreux sites. 51Marry.com (signifiant «je veux convoler») draine 2M$, dont 50% de Softbank. Love.com s’érige en n°1 dans le domaine de la cyber maîtresse: 300.000 rencontres offertes en ligne… 

· L’entrée dans les moeurs des congés payés est en train de lancer le tourisme de masses: 45M de chinois ont bougé aux quatre coins de Chine, en 7 jours de chunjie, redéployant ce temps, hier rituel et familial, vers la découverte de l’inconnu. Faute de passeport (que 98% n’ont pas) et de visas, les destinations restent encore surtout nationales (2M de touristes au Yunnan), mais déjà, 10M partent à l’étranger chaque année, chiffre dont l’OMT attend décuplement en 20 ans, faisant de la Chine la 1ère nation mondiale de touristes. Selon l’OMC, elle devrait détrôner la France en 2020 comme 1er pays d’accueil avec 130M de visiteurs. Perspective lucrative en devises (16,2MM$ dès 2000), mais Pékin veut se prémunir de la fuite (frauduleuse) des réserves, sous prétexte de tourisme: au 01/03 seules les agences agréées pourront encore organiser des tours à l’étranger, dans seuls 10 pays autorisés, avec des modes de paiement en devises, dûment balisés!

· N°1 national du supermarché (785M$ de chiffre d’affaires, 1000 magasins en Chine) le shanghaien Hua Lian fait front commun, dans Pékin, avec Xidan et Chao Sifa contre la concurrence. Leur JV (aux participations respectives de 77%, 19% et 4%), au capital de 6M$ veut ouvrir 100 magasins dans la capitale en 2001, et 500 d’ici ’04. Chiffre d’affaires attendu: 362M$, pour un profit de 2,4M$. C’est la 1ère d’une série d’alliances de Hua Lian à travers la Chine, en prévention de l’OMC et de la pénétration de grandes surfaces étrangères. Cible n°1, Carrefour, avec ses 967M$ de chiffre en 2000, ses 27 magasins et 10 autres annoncés. A noter, ici, le regain d’activité de l’administration contre la multinationale française – elle lui reprocherait d’avoir enfreint ses règles en ouvrant des magasins sans toutes les licences. Tout se passe comme si, en cette phase cruciale « pré-OMC », Pékin se souciait de faire prendre, à ses groupes nationaux, un peu d’avance…

 

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