Temps fort : Hong Kong – la crise d’identité

Une crise est ouverte à Hong Kong, suite à la démission (3/11) de Willy Lam, analyste des affaires chinoises au South China Morning Post. Huit jours avant, le Président Jiang Zemin s’était emporté contre d’autres journalistes de Hong Kong. A l’origine des deux incidents se trouve la question du choix chinois d’un second mandat en 2002 pour Tung Chee Hwa, chef de l’exécutif de la Région Administrative Spéciale (RAS).

A mi parcours du 1er mandat, le patron du "rocher " affronte une crise de confiance, explicitée par la chute de la bourse (-12,75% depuis janvier), des prix à la consommation (-2,1%/an) et de la participation électorale (43% au scrutin législatif de septembre,-8%). Au printemps, un groupe de tycoons (le club exclusif aux commandes de l’économie insulaire) aurait plaidé auprès de Pékin, pour la relève de C.H.Tung.

Suite à quoi, en juin à Pékin, 30 de ces patriciens auraient été invités à resserrer les rangs derrière leur Chef. En échange leur aurait été offert un part plus grande dans des secteurs piliers de l’économie nationale, télécom notamment. Evoquée par Willy Lam le 28/6, cette rumeur, avait provoqué la rupture avec Robert Kwok, l’actionnaire majoritaire du journal.

Le problème : éclairer les désaccords de la classe dirigeante à Hong Kong affaiblit le leader désigné par Pékin. La presse Hongkongaise, par tradition britannique, ne peut que refléter ses doutes sur le respect du principe fondamental," un pays, deux systèmes " – à moins de changer la tradition.

C’est à cette lumière que se comprend la visite à Hong Kong (05/09 novembre) du Président du PPCC (Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois), Li Ruihuan, destinée à détendre l’atmosphère. Li a dit son souci de voir Hong Kong "  moins bien dirigé qu’avant 1997 "- critique implicite à Monsieur Tung, concession aux mécontents.

Puis, évoquant "tolérance, compréhension et patience", il a plaidé pour l’unité, mère de prospérité. C’est à dire, par la voix d’un cadre modéré et moins aligné, le même message que celui de l’été, décliné différemment : on ne change pas un équipage, par gros temps!

 

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