La plus forte chute en sept ans, pour le yen japonais, vient de causer une cascade de symptômes d’enlisement de l’Asie dans la crise. A Taiwan, la chute du NT$ au niveau le plus bas depuis 1987, suit l’annonce de la perte des 2/3 de son excédent commercial de 1997. Singapour s’apprête à avouer qu’elle n’atteindra pas en 1998 les + 2,5% de Produit Intérieur Brut (PIB) prévus. Une étude Reuters prête, pour 1998, une croissance négative à l’Indonésie(-14,5%), à la Thaïlande (-5,7%), ainsi qu’à la Malaisie et à la Corée.
Qu’est-ce qu’a à voir avec tout ceci la Chine, que des experts, il y a trois mois, disaient vaccinée contre les misères de ses voisins, parce que
[1] D’une autre échelle (pouvant compter sur son marché),
[2] Partant de plus bas,
[3] Et parce que « la Chine »?
En Chine aussi, les feux oranges se mettent à clignoter :
[1] Shanghai a vu son carnet de commandes en janvier – avril, baisser de 8% -à 3,5MMUSD, et la croissance des exports, s’effriter de 15,3% (par rapport aux 56MMUSD engrangés par Shanghai dans la période en 1997). Au niveau national, la chute des exports cette année est pour l’instant de 1,5%.
[2] Le Vice – Premier Ministre Wu Bangguo admet qu’atteindre l’objectif fixé de 8% de hausse du Produit National Brut (PNB) sera difficile.
[3] Au marché noir, dans la rue, le RMB est passé de 8,3 à 8,5/1USD.
A HongKong, les analystes remarquent pour leur part la non publication, en trois mois, du niveau des réserves en devises: signe que des fonds auraient été injectés dans la défense du RMB voire même du yen (preuve que décidément, la Chine a à voir!). Il n’a pas fallu plus que ce simple soupçon pour justifier, en trois jours une chute libre de l’indice Hang Sen, de 8500 à 7886. Il dépassait 13000 en juin 1997: le choc psychologique de la Bourse de HK, étant dans la découverte que la Chine, tous comptes faits, est un pays asiatique « comme les autres« !
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