Chiffres de la semaine : « 62% d’Européens qui voudraient rester neutre en cas de conflit au sujet de Taïwan, 6,83 millions de mariages, 70 ans, 72% des parents chinois sont stressés »

« 62% d’Européens qui voudraient rester neutre en cas de conflit au sujet de Taïwan, 6,83 millions de mariages, 70 ans, 72% des parents chinois sont stressés »

62% : c’est le pourcentage d’Européens qui attendraient que leur pays reste neutre si une guerre devait éclater entre les États-Unis et la Chine au sujet de Taïwan, selon un sondage réalisé par le think tank European Council for Foreign Relations (ECFR) et mené dans onze pays membres de l’Union Européenne fin avril. Seuls 23 % des répondants souhaiteraient que leur pays se range du côté des États-Unis. Ces résultats vont dans le sens des propos tenus par le président français Emmanuel Macron qui affirmait lors de son retour de Chine que l’UE devrait éviter de se retrouver piégée « dans des crises qui ne seraient pas les siennes ». Par contre, les Européens ne semblent pas convaincus de la nécessité pour l’UE de « réduire les risques » créés par sa dépendance envers la Chine, tel que le prône la présidente de la Commission Européenne Ursula Von Der Leyen. En effet, une majorité des sondés considèrent la Chine plutôt comme un « partenaire nécessaire » qu’un allié, un rival ou un adversaire, avec des différences considérables selon la nationalité des répondants (Hongrois ou Allemands par exemple). Ils ne perçoivent pas la Chine comme une puissance qui cherche à nuire à l’UE ou à rivaliser avec le modèle démocratique. Tout au plus reconnaissent-ils certains risques liés aux investissements chinois dans les infrastructures européennes… Autre aspect intéressant de ce sondage : ils sont plus nombreux (41%) à se déclarer « pour » d’éventuelles sanctions si la Chine devait fournir des armes à la Russie que « contre » (33%). Tout cela donnera du grain à moudre lors du prochain sommet du Conseil Européen le 29-30 juin qui devrait débattre de la stratégie à adopter vis-à-vis de la Chine.

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6,83 millions : c’est le nombre de mariages qui ont été célébrés en Chine en 2022, le plus bas depuis 1986, année où les premières données gouvernementales furent disponibles. Cela représente une baisse de 10,5% en un an et une chute continue depuis 2013, où les mariages étaient presque deux fois plus nombreux qu’aujourd’hui. En cause, les restrictions sanitaires liées à la politique « zéro-Covid » qui ont poussé les amoureux à remettre leurs épousailles à plus tard, et plus fondamentalement, un changement de la perception du mariage, qui n’est plus considéré par les jeunes comme un prérequis pour réussir sa vie. Cette chute des unions va probablement causer une nouvelle baisse des naissances les prochaines années puisque la plupart des enfants en Chine naissent de couples mariés.

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Avec Vladimir Poutine, à l’occasion de ses 66 ans en 2019

70 : c’est le nombre de bougies que le Président Xi Jinping a soufflé le 15 juin, ce qui pose la question de sa succession dans un futur plus ou moins proche. Aucun héritier potentiel n’a été désigné lors du XXème Congrès du Parti en octobre 2022, ce qui laisse entrevoir que Xi envisage de briguer un 4ème mandat en 2027 qui le maintiendrait au pouvoir (au moins) jusqu’en 2032. À cette échéance, le Secrétaire général du Parti ira sur ses 80 ans. C’est l’âge actuel du Président américain Joe Biden, mais aussi de son prédécesseur Hu Jintao, que l’on dit sénile… Le fait que Xi rechigne à désigner un héritier peut s’expliquer par la peur d’affaiblir sa propre autorité sur le Parti en créant un centre de pouvoir alternatif. Cependant, « l’heureux élu » aura nécessairement besoin de temps pour se bâtir sa propre base de pouvoir, sans laquelle il pourrait être facilement renversé à peine intronisé. De plus, retarder l’échéance peut faire des mécontents parmi les protégés de Xi, qui rivalisent entre eux pour obtenir les faveurs du leader. Quoi qu’il en soit, cette incertitude sur le nom du successeur de Xi fait planer une grande menace sur le Parti : que se passera-t-il si Xi tombe malade ou décède brutalement ? Le Parti risquerait de retomber dans de violentes luttes intestines dignes de l’ère maoiste…

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92% : c’est le pourcentage de parents chinois qui se sont retrouvés en dépression nerveuse à cause de l’éducation de leurs enfants, d’après un sondage mené auprès de 535 parents par la plateforme youth36kr. 72% d’entre eux se sont également déclarés en proie au stress, l’évaluant à 5 sur une échelle de 10. Ces résultats interviennent deux ans après la mise en place de la politique de « double réduction » (双减) visant à réduire la masse de devoirs des écoliers et à interdire les cours du soir dans différentes matières. Même si certains parents ont salué ces mesures censées réduire les inégalités sociales, d’autres se sont plaints de se retrouver à donner des cours à leurs enfants eux-mêmes. Ainsi, 84,1% des sondés passent en moyenne 67 minutes par jour à aider leurs enfants à faire leurs devoirs, ce qui correspond à la moitié de leur temps libre à la fin de journée.

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