Chiffres de la semaine : « 2,29 millions de km2, 13 000 satellites, 14 ans de prison »

« 2,29 millions de km2, 13 000 satellites, 14 ans de prison »

2,29 millions de km2 : c’est la taille de la tempête de sable qui a englouti la ville de Pékin et affecté une douzaine de provinces du nord de la Chine, jusqu’à Shanghai mi-avril. Dans la capitale, qui ne se trouve qu’à 240 km du désert de Gobi, la concentration de particules fines dans l’air (PM10) était 50 fois plus élevée que le niveau maximum recommandé par l’OMS. Si ces phénomènes météorologiques sont courants au printemps, c’est la huitième tempête de ce genre recensée en 2023 – beaucoup plus que la moyenne des dernières années. Cela n’a néanmoins pas miné le moral des internautes qui se sont amusés à partager des photos de la célèbre armée de soldats en terre cuite pour illustrer leur arrivée au bureau… Ces quinze dernières années, le gouvernement chinois a fait de gros efforts pour limiter la désertification. Cependant, ces récentes tempêtes de sable auraient pour origine la hausse des températures ainsi qu’un faible niveau de précipitations en Mongolie. Autant dire qu’avec le dérèglement climatique, elles pourraient à l’avenir devenir encore plus fréquentes qu’aujourd’hui…

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13 000 : c’est le nombre de satellites que la Chine envisage de déployer à terme en orbite basse afin de concurrencer la méga-constellation américaine Starlink, capable de fournir un signal internet un peu partout dans le monde, et notamment à l’armée ukrainienne. L’objectif pour Pékin est de déployer sa constellation, sobrement baptisée « Guowang » (国网 – réseau national) avant l’achèvement de celle de SpaceX, qui opère déjà 3000 satellites et devrait en compter à terme plus de 40 000. Cependant, la Chine accuse un retard considérable sur la firme d’Elon Musk. En effet, elle ne dispose pas encore de fusées réutilisables, ce qui ralentit son rythme de lancement. En attendant, l’armée chinoise suit Starlink de près et réfléchit déjà à la manière de le neutraliser, sans faire de débris.

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12 et 14 ans : ce sont les peines de prison dont ont écopé, début avril, Xu Zhiyong et Ding Jiaxi, deux éminents défenseurs des droits humains, pour « subversion du pouvoir de l’Etat ». Les deux hommes avaient notamment fondé ensemble fin 2010 le mouvement des « nouveaux citoyens », qui encourage les Chinois à exercer leurs droits en théorie garantis par la Constitution du pays, tels que la liberté d’expression. La même semaine, six personnes ont été condamnées à entre 8 et 13 ans de prison pour leur rôle dans l’affaire de « la femme enchaînée de Xuzhou », kidnappée puis vendue à un homme avec qui elle a eu huit enfants. Ainsi, en Chine, les activistes des droits humains sont plus lourdement condamnés que les trafiquants d’êtres humains…

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