Le Vent de la Chine Numéro 14 (2023)
Les Chinois seraient-ils les plus heureux du monde ? C’est ce que semble indiquer une récente étude menée par l’institut de sondage français Ipsos auprès de 22 000 personnes à travers 32 pays fin 2022 (post-« zéro-Covid » donc).
En Chine, 91% des sondés se déclaraient « heureux », plaçant ainsi leur pays en tête du classement devant l’Arabie Saoudite et les Pays-Bas. Les Etats-Unis arrivent 14ème, suivis de la France (15ème), du Canada (18ème), puis de la Belgique (26ème). Ferment la marche : les Polonais, les Coréens du Sud et les Hongrois.
De manière générale, l’étude rapporte que le niveau de bonheur serait déclinant dans les pays occidentaux, mais en hausse dans les pays à revenu intermédiaire. En Chine, ce pourcentage a augmenté de 12 points ces dix dernières années, c’est-à-dire sous la gouverne de Xi Jinping.
La clé du bonheur, selon les Chinois ? Passer des moments en famille, avec leur(s) enfant(s) et avoir des amis sur lesquels ils peuvent compter. Ces résultats tranchent avec les réponses des habitants du reste du monde qui citent en premier lieu « le sentiment que leur vie a un sens » et « la sensation de maîtriser leur vie ».
Les résultats démontrent également un fort lien de corrélation entre bonheur et pouvoir d’achat. En d’autres termes, plus les Chinois ont les moyens de consommer, plus ils se sentent heureux – une tendance qui n’est pas propre au Céleste Empire.
Globalement, 78% des Chinois interrogés se disent satisfaits de la situation économique de leur pays, se classant ainsi juste derrière l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, pays connus pour leurs ressources pétrolières.
Questionnés au sujet de la situation politique et sociale de leur pays, 83% des Chinois s’en déclarent satisfaits, prenant ainsi la première place du classement, devant les Indiens et les Singapouriens. A l’inverse, seulement 32% des Français partagent ce sentiment.
Plus étonnant peut-être aux yeux d’un observateur étranger : le fait que 86% des Chinois « se sentent libres de faire et de dire ce qu’ils veulent » en Chine.
Sonder l’opinion chinoise s’est toujours révélé être un exercice difficile, l’auto-censure étant monnaie courante dans le pays, par crainte d’éventuelles répercussions. L’omniprésence de la propagande dans la vie courante ainsi que l’absence d’une presse indépendante sont d’autres limites. Sans parler des difficultés pour constituer un échantillon représentatif à l’échelle d’un pays de 1,4 milliard d’habitants, du berger tibétain à l’avocat d’affaires shanghaien…
Malgré cela, ce sondage Ipsos vient conforter les résultats d’autres études réalisées ces dernières années, concluant que globalement, les Chinois se déclarent satisfaits de leur gouvernement.
Cela n’a bien sûr pas échappé au principal intéressé. Dans une série de tweets le 1er avril, Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, mettait justement en avant une série de sondages menés par des instituts étrangers (Ipsos, Gallup, Edelman…), révélant que 89% des Chinois ont confiance en leur gouvernement contre seulement 42% des Américains ou encore que 83% d’entre eux trouvent leur pays « démocratique » contre seulement 49% des Américains.
Qu’une diplomate chinoise mette en avant de tels résultats alors que le gouvernement chinois ne sonde jamais sa propre population, peut paraître quelque peu ironique. On aurait cependant tort de croire que Pékin ne s’intéresse pas à l’opinion de ses citoyens, bien au contraire. Le Parti y accorde une importance toute particulière et surveille notamment les réseaux sociaux comme le lait sur le feu, de manière à prévenir tout mouvement de contestation qui puisse remettre en cause sa crédibilité et surtout sa légitimité.
Cela ne marche pas à tous les coups. Ainsi, les autorités se sont retrouvées prises de court face aux manifestations populaires qui ont vu le jour fin novembre dernier dans différentes villes du pays pour protester contre la politique « zéro Covid ». Quelques mois plus tôt, plusieurs études rapportaient qu’une écrasante majorité de Chinois étaient satisfaits de la réponse épidémique de leur gouvernement face au Covid-19. Comme quoi, même le meilleur des sondages est à prendre avec des pincettes lorsqu’il s’agit de jauger l’opinion chinoise, qui est beaucoup plus complexe et moins monolithique qu’on ne l’imagine.
« Si vous voulez savoir à quoi aspirent les jeunes Chinois, il suffit de se rendre dans un temple ». Ce dicton, populaire sur Internet, reflète la dernière tendance parmi la « génération Z » et les milléniaux chinois : visiter un temple bouddhiste.
Hier encore havres de paix essentiellement fréquentés par des retraités, ces lieux de culte sont désormais pris d’assaut par des jeunes Chinois qui y viennent se prendre en photo en costume traditionnel ou trouver un certain réconfort spirituel. Difficile d’imaginer un tel afflux dans nos églises en Europe !
Les chiffres sont parlants : selon le voyagiste Trip.com, les réservations pour visiter l’un des 28 000 temples bouddhistes du pays ont explosé de 310% depuis l’automne dernier, et plus de la moitié d’entre elles ont été effectuées par des moins de 30 ans (nés après 1990).
Face à un tel afflux, les temples se sont adaptés : ils se sont créés des comptes sur les réseaux sociaux, ont collé des codes QR sur leurs murs pour recevoir des offrandes virtuelles et se sont mis à vendre des souvenirs en édition limitée. Et qu’importe si cette stratégie mercantile semble contraire aux préceptes bouddhistes !
Cela n’a pas non plus l’air de déranger les 40 000 visiteurs qui se pressent chaque jour de la semaine au Temple des Lamas à Pékin, notamment dans l’espoir de faire l’acquisition de bracelets porte-bonheur (cf photo) qui s’arrachent à prix d’or.
Devant l’ampleur du phénomène, le Beijing News a publié le 21 mars une tribune critiquant ces jeunes « sans motivation » qui « sèchent les cours » en semaine pour aller « brûler de l’encens dans les temples en espérant que leur vie s’améliore au lieu de travailler dur ».
Ce n’est pas la première fois que les temples se retrouvent au cœur de la controverse : fin 2021, la presse officielle dénonçait les « influenceuses bouddhistes » qui exhibent leurs vêtements et sacs de luxe en se prenant en photo dans des temples.
Sans surprise, ce commentaire a suscité l’ire des internautes, arguant que si les jeunes se pressent pour aller prier au temple, c’est justement car ils sont anxieux de réussir leurs études, de trouver un travail, d’obtenir une promotion ou de trouver un(e) petit(e) copain(e). Rien à voir donc avec le fait de « s’allonger », c’est-à-dire de se contenter de faire le strict minimum par refus des pressions que la société chinoise exerce sur eux, comme l’édito du Beijing News le laissait entendre.
Face à la polémique, un autre média officiel, le Beijing Daily, s’est empressé de calmer le jeu, appelant à mieux comprendre les préoccupations des jeunes, notamment lorsqu’ils arrivent sur le marché du travail.
Le quotidien touche là un point sensible. Le taux de chômage des moins de 25 ans est historiquement élevé : presque un jeune sur cinq serait sans emploi. Une statistique qui ne va pas s’améliorer dans les prochains mois qui verront 12 millions de jeunes diplômés arriver sur un marché du travail déjà saturé. Cette situation pousse les étudiants à se comparer à Kong Yiji, célèbre personnage d’une nouvelle de Lu Xun, devenu le symbole des faibles perspectives d’emploi après l’université.
D’autres au contraire se retrouvent en « burn-out » après des centaines, voire des milliers d’heures supplémentaires effectuées sans la moindre reconnaissance, dans le seul espoir d’obtenir une promotion ou une augmentation. Désillusionnés, ils trouvent refuge dans l’un de ces monastères, loin du tumulte des grandes villes. Certains y partent en retraite le temps d’un week-end, d’autres y restent plusieurs mois ou un an, prenant goût à cette vie d’ermite. Ils profitent de ce séjour pour méditer et se recentrer sur eux-mêmes et leurs désirs.
Une chose est sûre : cet éveil spirituel de la « génération Z » ne devrait pas être vu d’un bon oeil par le régime, qui aspire à contrôler tous les aspects de la vie de sa population.
Le déplacement du président français Emmanuel Macron en République populaire de Chine s’annonçait périlleux. Il est délicat pour un président en exercice, confronté à la verticale du pouvoir liée au fonctionnement régalien des institutions de la cinquième République, de se rendre dans un pays étranger quand il est soumis au niveau national à une critique acerbe, parfois méritée mais souvent partiale. Particulièrement quand il se rend dans un pays gouverné d’une main de fer par un dirigeant tel que Xi Jinping qui concentre l’ensemble des pouvoirs et qui projette une image de stabilité et de puissance d’autant plus enviable qu’on omet d’en voir les ombres et aspérités grandissantes.
Pour rappel, sans être exhaustif : l’emprisonnement arbitraire des avocats défenseurs des droits de l’Homme, la mise au pas liberticide d’Hong-Kong, la « gestion » des Ouïghours du Xinjiang qualifiée par l’Assemblée nationale de « génocidaire », les menaces militaires sur Taïwan, les tensions multiples sur toutes les lignes de frontières (en Inde, en mer de Chine du Sud : Philippines, Indonésie et Vietnam), le soutien au régime des Talibans, à la Corée du Nord, « l’amitié sans limite » avec Vladimir Poutine renouvelée après sa guerre de conquête contre un Etat souverain, les pratiques commerciales déloyales et la surpêche pratiquée illégalement tout autour du globe…
La visite de la « petite France » (67 millions d’habitants, la somme des trois villes : Chongqing, Shanghai et Pékin) dans la « grande Chine » se fait aujourd’hui à partir d’une telle position d’asymétrie (déficit commercial abyssal de plus de cinquante milliards d’euros, ayant crû de 40% en 5 ans) que toute velléité de pouvoir y parler « d’égal à égal » pour établir un « dialogue franc » (omettant l’ensemble des points précités) entre « partenaires responsables » relève d’une illusion d’optique malheureuse dont témoignent ces phrases : « La question qui nous est posée à nous Européens est la suivante : avons-nous intérêt à une accélération sur le sujet de Taïwan ? Quel est le rythme auquel la Chine elle-même veut aller ? Veut-elle avoir une approche offensive et agressive ? Le risque est celui d’une stratégie autoréalisatrice du numéro un et du numéro deux sur ce sujet. Nous Européens, nous devons nous réveiller. »
Les déclarations du président Macron constituent une imprudence stratégique qu’il serait vain de vouloir personnaliser. Ce que le président dit témoigne de la manière dont il est entouré et révèle d’une certaine vision de la France : une puissance moyenne qui n’a plus les moyens militaires, économiques et humains de ses ambitions, mais s’accroche au rêve gaullien d’une souveraineté établie dans l’équilibre entre grandes puissances. Si ce n’est que sous De Gaulle, en 1960, la France était la troisième puissance mondiale alors qu’elle est, en 2022 (en PIB à parité du pouvoir d’achat), la 10ème, derrière l’Inde et l’Indonésie…
Si les remarques du président Macron ont suscité l’ire de l’ensemble des alliés de la France, c’est par leur timing et leur contexte. Alors que la présence de la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen projetait une image d’unité, les déclarations du président français révèlent l’abîme qui sépare les pays de l’Union. En effet, depuis 2020, les pays de l’Est (Slovénie, Lituanie, République Tchèque, Pologne…) se sont graduellement rapprochés de Taïwan et éloignés de la Chine, tandis que la guerre en Ukraine les a encore plus liés à l’OTAN et aux Etats-Unis.
Ce que ces remarques montrent, c’est aussi l’empreinte totale du « récit chinois ». Le rapport établi par la présidence entre l’union volontaire d’Etats souverains et la volonté de soumission militaire d’un territoire déjà autonome en est le symbole : « En tant qu’Européens, notre préoccupation est notre unité. Les Chinois aussi sont préoccupés par leur unité, et Taïwan, de leur point de vue, en est une composante. » La présidence s’exprime comme si Taïwan était une « province » en cours de « sécession » alors que l’archipel n’a jamais été gouverné par la République populaire.
Plus que l’ignorance de la réalité de la séparation des régimes depuis 1945 des deux côtés du détroit de Formose, cela indique la force des canaux de transmission du récit chinois au cœur du pouvoir français. Cela est d’autant plus déconcertant que le récit chinois se fait aujourd’hui sur la base d’un rejet de l’Occident réduit à un statut de « puissance impérialiste », comme si la Chine n’avait pas profité de l’aide au développement occidental, de l’entrée à l’OMC, de l’ouverture des marchés européens, des transferts de technologies, comme si la Chine n’était pas elle-même l’Empire le plus peuplé et le plus persistant (des Hans à nos jours).
Ainsi, en mettant dos-à-dos Chine et Etats-Unis, en affirmant que Taïwan ne concerne pas la France, le président Macron omet juste une « petite chose » : la différence politique nommée démocratie.
2,29 millions de km2 : c’est la taille de la tempête de sable qui a englouti la ville de Pékin et affecté une douzaine de provinces du nord de la Chine, jusqu’à Shanghai mi-avril. Dans la capitale, qui ne se trouve qu’à 240 km du désert de Gobi, la concentration de particules fines dans l’air (PM10) était 50 fois plus élevée que le niveau maximum recommandé par l’OMS. Si ces phénomènes météorologiques sont courants au printemps, c’est la huitième tempête de ce genre recensée en 2023 – beaucoup plus que la moyenne des dernières années. Cela n’a néanmoins pas miné le moral des internautes qui se sont amusés à partager des photos de la célèbre armée de soldats en terre cuite pour illustrer leur arrivée au bureau… Ces quinze dernières années, le gouvernement chinois a fait de gros efforts pour limiter la désertification. Cependant, ces récentes tempêtes de sable auraient pour origine la hausse des températures ainsi qu’un faible niveau de précipitations en Mongolie. Autant dire qu’avec le dérèglement climatique, elles pourraient à l’avenir devenir encore plus fréquentes qu’aujourd’hui…
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13 000 : c’est le nombre de satellites que la Chine envisage de déployer à terme en orbite basse afin de concurrencer la méga-constellation américaine Starlink, capable de fournir un signal internet un peu partout dans le monde, et notamment à l’armée ukrainienne. L’objectif pour Pékin est de déployer sa constellation, sobrement baptisée « Guowang » (国网 – réseau national) avant l’achèvement de celle de SpaceX, qui opère déjà 3000 satellites et devrait en compter à terme plus de 40 000. Cependant, la Chine accuse un retard considérable sur la firme d’Elon Musk. En effet, elle ne dispose pas encore de fusées réutilisables, ce qui ralentit son rythme de lancement. En attendant, l’armée chinoise suit Starlink de près et réfléchit déjà à la manière de le neutraliser, sans faire de débris.
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12 et 14 ans : ce sont les peines de prison dont ont écopé, début avril, Xu Zhiyong et Ding Jiaxi, deux éminents défenseurs des droits humains, pour « subversion du pouvoir de l’Etat ». Les deux hommes avaient notamment fondé ensemble fin 2010 le mouvement des « nouveaux citoyens », qui encourage les Chinois à exercer leurs droits en théorie garantis par la Constitution du pays, tels que la liberté d’expression. La même semaine, six personnes ont été condamnées à entre 8 et 13 ans de prison pour leur rôle dans l’affaire de « la femme enchaînée de Xuzhou », kidnappée puis vendue à un homme avec qui elle a eu huit enfants. Ainsi, en Chine, les activistes des droits humains sont plus lourdement condamnés que les trafiquants d’êtres humains…
« Mieux vaut allumer une chandelle que de maudire l’obscurité » (与其诅咒黑暗不如点亮蜡烛, yǔqí zǔzhòu hēi’àn bùrú diǎnliàng làzhú). Ce proverbe n’a cessé d’inspirer Li Yaozhu, une élégante retraitée d’une soixantaine d’années, attablée avec sa vieille mère dans un restaurant de dim-sum huppé du centre de Nankin. Pourquoi se plaindre quand une solution, toujours, ne manque pas de poindre à qui sait la chercher ? Quelles ruses n’a-t-elle pas déployées pour obtenir de son mari le financement de sa boutique de vêtements il y a plus de vingt ans quand, la quarantaine encore pimpante, elle découvrait qu’il la trompait…
Monsieur tenait à sa réputation, il la garda en échange d’une boutique. Chacun des époux vivrait sa vie amoureuse comme il l’entendait tout en maintenant une façade commune. Li Yaozhu se consola vite, passionnée par la mode, et une clientèle de plus en plus fidèle qui appréciait ses conseils et son caractère de battante.
En lieu et place d’une vie amoureuse, elle recueillit bientôt sa mère chez elle. Mais, quand la retraite, puis le Covid-19 furent venus, elle se retrouva bien ennuyée : plus d’interactions, plus de voyages, et toutes ces plateformes digitales à maîtriser pour effectuer les contrôles demandés par le gouvernement.
Monsieur n’était jamais là, en voyage, dans d’autres bras. Le confinement est arrivé et Madame Li s’est retrouvée seule avec sa mère, chez elle, peinant à commander de la nourriture avec son téléphone portable, perdue quand il a fallu télécharger les apps santé permettant d’enregistrer les résultats des tests COVID quotidiens.
Les appels de son fils, à Pékin pour ses études, venaient rythmer de longues plages d’ennui. Mais Madame Li en sortait souvent frustrée quand il parlait de vidéos postées sur Douyin (version chinoise de TikTok), de commentaires sur Xiahongshu (sorte d’Instagram chinois), de cette vie virtuelle qui maintenait des liens malgré les confinements à répétition. Elle n’y comprenait rien.
Un jour, dépité devant son ignorance, son fils finit par lâcher : « Tu n’es vraiment pas une Glamma, toi ! Et pourtant, tu es plus jeune qu’elles ! » De quoi parlait-il ? Des Glamma Beijing, ce quatuor de retraitées pékinoises qui connaissent un succès fou sur le réseau Douyin depuis 2019 (cf photo). Plusieurs millions d’abonnés raffolent de leurs photos et vidéos où on les voit, épanouies et élégantes, arpenter les grandes artères de la capitale en tenues chics et assorties, silhouettes longilignes, démarches chaloupées, talons hauts et maquillage sobre, tout cela à plus de 70 ans.
Fidèle à son proverbe fétiche, Madame Li a pris son courage à deux mains et s’est lancée, elle aussi, jetant son dévolu sur l’application Xiaohongshu, avec sa mère de 83 ans pour modèle. Sur cette application très populaire (plus de 200 millions d’utilisateurs) et facile d’utilisation, permettant une large audience et un mélange de génération, son compte serait comme un journal de bord, mettant en scène dans de courtes vidéos sa mère et ses choix vestimentaires. Ce serait une façon de rendre hommage à son goût très sûr, une manière aussi de recréer une communauté, que sa retraite, la vente de la boutique et le COVID avaient fait disparaître.
À sa grande surprise, la vidéo a du succès, les suivantes, également. Le pli est pris, le modèle à portée de main. Aujourd’hui, Madame Li passe deux jours par semaine à alimenter son profil et réjouir ses 70 000 followers, dont plus de la moitié sont des jeunes entre 18 et 25 ans. L’ennui est loin, la vie, pleine de surprises.
Contre toute attente, lancer ce compte Xiaohongshu aura éclairé d’une lumière vive une période pourtant difficile. La mère de Madame Li semble avoir rajeuni de plusieurs années et piaffe d’impatience devant les voyages à nouveau possibles. Madame Li elle-même se sent à nouveau utile, plus agile, moins déprimée par le temps qui passe. Ses milliers de followers les complimentent, elle et sa mère, sur leur élégance, lui disent qu’ils aimeraient vieillir comme elle. Avec certains, de véritables échanges s’instaurent qui lui permettent de mieux comprendre la façon de vivre des jeunes, de mieux comprendre son fils. Ces jeunes lui avouent être rassurés par sa personnalité, loin de la vieillesse acariâtre et démodée qu’ils avaient en tête.
Le Covid aura au moins permis cela : cet accès des anciens aux plateformes digitales et aux réseaux sociaux. Un moyen de rompre la solitude des deux côtés de la vie, de rester connecté entre générations. Les personnes âgées y apportent leur regard sur la vie et leur sagesse, et apprennent à mieux comprendre les plus jeunes.
La nuit sera toujours la nuit et si ce n’est plus une chandelle qui trouera l’obscurité, un écran de téléphone portable le fera tout aussi bien !
Par Marie-Astrid Prache
15 avril – 5 mai, Canton (et Offline): China Import and Export Fair, Foire internationale d’import et d’export
17-20 avril, Shenzhen : CHINAPLAS, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc
18-27 avril, Shanghai : AUTO SHANGHAI, Salon international de l’industrie automobile
18-21 avril, Foshan : CERAMBATH, Salon chinois international de la céramique et des sanitaires
19-21 avril, Chongqing : CHINASHOP – China Retail Trade Fair, Salon dédié aux technologies et aux nouvelles solutions pour le commerce de détail
19-21 avril, Shanghai : IE EXPO, Salon international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
26-28 avril, Pékin : CIENPI – China International Exhibition on Nuclear Power Industry, Salon chinois international de l’énergie nucléaire
6-8 mai, Pékin : CIFE – China High-End Import Food Exhibition, Salon international de l’agroalimentaire
6-8 mai, Pékin : CHINA MED, Salon des équipements et des instruments médicaux
9-11 mai, Qingdao : PHARMCHINA, Salon international de l’industrie pharmaceutique
10-12 mai, Canton : Asia Digital Display & Showcase Expo, Salon asiatique de l’affichage numérique et de la vitrine
10-12 mai, Canton : AAA – Asia Amusement & Attractions Expo, Salon des parcs d’attractions d’Asie
10-12 mai, Canton : Asian Flower Industry Expo, Salon asiatique de l’industrie des fleurs et de l’arboriculture
10-12 mai, Pékin : CISILE – China International Scientific Instrument and Laboratory Equipment Exhibition, Salon chinois international des instruments scientifiques et des équipements de laboratoire
10-12 mai, Shenzhen : Motor & Magnetic Expo, Salon international des petits moteurs, des machines électriques et des matériaux magnétiques
11-14 mai, Tianjin : CIEX, Salon international de l’automation, de la robotique et de la machine-outil
11-14 mai, Yantai : Yantai Equipment Manufacturing Industry Exhibition, Salon des équipements pour l’industrie manufacturière
12-14 mai, Shanghai : China Beauty Expo, Salon asiatique international de la beauté
14-17 mai, Shenzhen : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon chinois international des équipements médicaux
15-17 mai, Canton : ADE – Asian Dairy Expo, Salon asiatique des produits laitiers
18-20 mai, Chengdu : CAPAS, Salon international des pièces automobiles et du service après-vente
18-20 mai, Chengdu : CAHE – China Animal Husbandry Exhibition, Rencontre internationale pour les professionnels de l’élevage en Chine
18-20 mai, Canton : China International Metal & Metallurgy Exhibition, Salon international spécialisé dans le métal et la métallurgie
18-20 mai, Shanghai: SIAL China, Salon international de l’alimentation, des boissons, vins et spiritueux
18-21 mai, Zhengzhou: ZIF, Salon international des équipements industriels
19-21 mai, Canton: Guangzhou International Travel Fair, Salon international du voyage