Joint-venture : Grèce-Chine—l’emprunt raté

Entre Grèce et Chine cela aurait été le deal idéal. Athènes voulait restructurer sa dette, et Pékin diversifier les placements de ses 2400MM$ de réserves. La Grèce venait de vendre (25/01) pour 25MM² en bons publics à 5ans et 6,1%, et tentait à présent d’en placer autant à Pékin. Ainsi, le cabinet de Georges Papandreou espérait réduire à 3%, d’ici 2012, son déficit de 13% (lanterne rouge de l’Union Européenne).

Les choses ont vite mal tourné. La Commission Européenne a dénoncé les statistiques hellènes comme fantaisistes, diffusant une douche froide sur les acheteurs. Puis Yu Yongding, de la CASS (Académie chinoise des Sciences Sociales), un mentor supposé des autorités monétaires, s’est ostentatoirement porté contre l’achat de bons hellènes : « C’est à l’Union Européenne ou la Banque centrale européenne de sauver la Grèce »: scellant ainsi le sort de cette tentative, tandis que le ministre grec des finances s’enferrait dans un pauvre démenti…

L’intérêt de cet incident, est d’éclairer la passion de Pékin pour des pays pauvres et aux portes de l’Europe, telles Serbie ou Grèce. L’armateur Cosco a déjà racheté pour 3,4MM² la concession du port du Pirée. Prêter à Athènes, c’était se créer un allié votant dans les institutions de l’Union Européenne, qui n’aurait rien eu à lui refuser à l’avenir. Mais Pékin semble avoir aujourd’hui un intérêt encore plus fort que ses percées stratégiques dans le monde : la sécurité de ses réserves financières!

 

 

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