Temps fort : Réforme financière—Pékin fait feu de tous bois

Il se passe des choses en Chine, en réforme de la finance et de la monnaie. A Istanbul, lors des meetings du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque Mondiale (BM) et du G7 (5-7/10), la Chine a annoncé en 1ère mondiale qu’elle renonçait à l’export comme ressort de sa croissance, pour miser sur son marché intérieur, et a promis « plus de flexibilité » de change, dès que la tempête mondiale serait passée.

Cette annonce déclencha l’applaudissement de Christine Lagarde la ministre française des finances. Tandis que Yi Gang, vice gouverneur de la Banque populaire de Chine rappelait les mesures intérieures pour réaliser l’objectif : soutiens à la consommation, plan géant d’infrastructures aux régions attardées, déploiement accéléré des fonds de sécurité sociale et de retraite et depuis août, un regain de la planche à billets. Yi Gang souligna aussi la «responsabilité» de son pays qui résistait à la tentation de dévaluer, comme les USA avec leur US$ face à l’². Le RMB restera stable : contribution chinoise à la convalescence mondiale.

Pékin se montre aussi hyperactif sur le terrain monétaire international, piaffant pour la réforme des institutions, après leur échec à prévenir la grande crise. Au FMI, en échange d’une recapitalisation qu’elle a déjà entamée, elle réclame, pour le Tiers Monde (dont elle-même), 7% des voix -les Occidentaux, Europe en tête, veulent bien donner 5%, et 3% à la Banque mondiale. Elle accepte aussi la révision de sa cotisation à l’ONU, jusqu’alors symbolique.

La dernière mesure est la plus ambitieuse. D’ici 2018, avance un journal britannique, les nations cesseraient de libeller leurs échanges d’hydrocarbures en US$, au profit d’une monnaie-panier incluant ², Yen, Yuan, l’or et la future monnaie des Etats du Golfe. Trois sources, dont la France, ont démenti la nouvelle, mais elle est trop précise et trop inévitable pour qu’on l’écarte. A vrai dire, à l’assaut du dollar pour en casser le leadership mondial, la Chine a lancé ses premières troupes dès le 7/09, en plaçant à Hong Kong pour 600M² de «Panda Bonds» en Yuan. Elle-même, et les pétroliers grands détenteurs de devises, ont besoin de se protéger face au plan de réforme de la santé aux Etats-Unis, gouffre non cotisé, que B. Obama va bien devoir tenter de faire payer par le monde.

Cette future devise mondiale est réclamée depuis six mois par la Banque populaire de Chine, et va parallèle au projet de communauté Est-asiatique envisagé à New York (22/09) par Hu Jintao et le nouveau 1er ministre nippon Hatoyama, lequel rencontrait à cet effet Wen Jiabao et le Président coréen Lee Myungbak le 10/10 à Pékin.

Avec ses partenaires asiatiques, la Chine semble donc décidée à défier l’hégémonie financière de l’Europe et de l’Amérique—il est vrai qu’elle a du terrain à faire.

– à Bruxelles, Xi jinping (9/10) appelle au renforcement des liens avec l’Union Européenne, annonce pour son pays 8% de croissance en 2008 et le maintien d’un flot de crédit public.

– défiant les pronostics, General Motors a réussi à vendre (9/10) Hummer au groupe privé Tenzhong, 150M$

-Au sommet mondial des media (9/10, Pékin), Hu Jintao promet de « mieux protéger la presse étrangère ».

 

 

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