Argent : La Chine se convertit aux crédits-carbone

AGRICULTURE— 农业

L’ABC, sauvée des eaux

La Banque de l’agriculture (ABC), aura été la dernière à être sauvée par l’Etat -après ses trois soeurs de la ville (BdC, ICBC, CCB).

Et pour cause : il y a peu, elle était encore réputée avoir 50% de dettes, contractée à travers ses 24000 agences, en 50 ans de service de tirelire aux maires de villages et de dépannage pour les salaires des PME rurales. En décembre dernier, elle affichait 116MM$ de prêts irrécupérables, et 203,7MM$ en septembre. Selon une technique rodée, l’Etat réalise cet assainissement en quatre temps. Huijin (filiale de la China Investment Corp. CIC) vient de lui injecter 19MM$ d’argent frais et en devient copropriétaire avec le ministère des Finances (50/50). Le 18/11, l’ABC émet 1,7MM$ de bons à 7 ans sur le marché interbancaire. En même temps, d’un trait de plume, l’Etat transfère 150 à 200MM$ des prêts faillis, vers les quatre principales structures de défaisance du pays. Enfin, le passage en bourse de HK est annoncé pour « fin 2009 » – si le climat financier le permet, bien sûr. But du jeu : rouvrir au plus vite le robinet des crédits aux paysans. Immédiatement, Guo Shuqing, son Président annonce 22MM$ disponibles pour l’an prochain. Tout en précisant qu’il faudra « renforcer la gestion interne du risque ». Ce qui signifie bien choisir ses clients, et prendre son indépendance vis-à-vis des hobereaux rouges : tout un programme!

ENVIRONNEMENT 环境

La Chine se convertit aux crédits-carbone

« Le temps n’est plus où les leaders voyaient dans le réchauffement global un moyen commode d’obtenir gratuitement les technologies des pays riches… Ils savent désormais que l’environnement des Chinois ne peut être sauvé que par eux-mêmes » : ainsi s’exprimait le 13/11, l’expert Wu Bing, au moment où l’administration des forêts annonçait un système national de plafonds d’émissions des gaz à effet de serre (GES). Lors du lancement du système, chaque province recevra un quota de crédits carbone, subdivisé entre usines et villes, à charge pour eux de limiter leurs émissions au niveau octroyé. Puis des fonds-carbone mettront en lien administration, filière forestière et banques. Suivra une bourse nationale d’échange, où les provinces à solde positif vendront leurs droits résiduels à celles «dans le rouge». Les auteurs du plan veulent faire payer aux provinces industrielles le reboisement des régions vertes de l’Ouest. Ainsi une forêt chinoise renforcée, agrandie permettra de reconvertir en oxygène bien plus du CO² émis en Chine, que les 10% actuels. L’étude de Niu Wenyuan, professeur à la CASS (Académie chinoise des Sciences Sociales), conclut que l’Etat a « le devoir » et «les moyens» de forcer les provinces à se plier à un tel système, dépassant les égoïsmes locaux. A en croire cette nouvelle, il en a la volonté, aussi !

 

 

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