A trois semaines du Chunjie, la campagne anti-corruption bat tous les records de puissance. Désormais, elle frappe partout, et plus seulement dans les factions rivales.
Le 21/01 vit la ré-arrestation de Zhou Zhengyi, promo-teur shanghaïen, inquiété dès 2004 (alors 11e fortune du pays, à 320M$) pour confiscation de terrains mal indemnisés, puis relâché sous la protection de Chen Liangyu, alors « roi » de Shanghai. Zhou replonge, formellement pour évasion fiscale, en fait au nom du grand nettoyage national. L’agence Xinhua donne le ton officiel : « dans l’ombre de tout cadre corrompu, rôde un businessman ». La campagne vise la rupture de ce couple public/privé, à l’heure où la Chine grimpe de 8 places, au palmarès des nations les plus corrompues (70ème / 163), en 2006, selon Transparency International.
Aussi voit-on partout bouger les agents de la vérification de la discipline (police interne du Parti). L’un après l’autre, les organes font le ménage : la Fédération de la jeunesse vient de purger trois membres compromis.
Côté cadres, outre les procès de Chen Liangyu et de ses assistants, on attend ceux de Zheng Xiaoyu, ex-boss de la FDA, Qiu Xiaohua ex-chef de l’office statistique, Liu Zhihua, ex-vice maire de Pékin.
Côté industriels, sont tombés à Shanghai 22 hommes d’affaires (20/1), certains issus de McDonald et Whirlpool. Ils rejoignent à l’ombre Zhou Zhengyi, Zhang Rongkou (16ème fortune en 2006 avec 603M$), et Gong Jialong, dealer en pétrole.
Anomalie : Huang Guangyu, 1ère fortune du pays, en examen il y a un mois pour emprunt litigieux, voit Pékin retirer sa plainte.
En plus de cette collusion « privé/public », le Bureau Politique déclare la guerre au népotisme, et prétend enquêter sur les petites promotions des grandes familles.
Objectif : restaurer l’image ternie du régime, briser la spirale de mauvaises pratiques qui l’entraîne vers le bas, et rogner les pouvoirs arbitraires intermédiaires. Vaste programme du régime visant à établir, pour la 1ère fois, la force de la loi.
Sommaire N° 4