Eau : 21ème contrat pour Veolia
En 2002, profitant de l’ouverture du secteur, Veolia Eau obtenait à Shanghai-Pudong son 1er contrat chinois de services globaux d’approvisionnement d’eau.
Le 22/01, ce leader mondial vient de signer sa 21e affaire, cette fois à Lanzhou, en acquérant sur appel d’offres international, 45% de la régie municipale. Le coût de l’opération reste secret. Pour les 30 ans de la conces-sion, le marché est estimé à 1,6MM². Pour desservir cette métropole sur le Fleuve Jaune, capitale d’un Gansu attardé, frappé d’aridité sur un plateau de loess, Veolia devra d’ici six mois remettre à niveau quatre stations d’épuration d’une capacité de 2,2Mm3/an, et onze stations de pompage, tout en formant et payant 2.200 employés. Elle devra assurer l’eau courante aux 3,2M d’usagers et s’en faire payer. Elle réduira les déperditions, en rénovant les 640km de canalisations.
Ainsi, cette branche de Veolia-Environnement renforce sa position en ce pays, où elle officie désormais dans 19 provinces. Parmi ses dernières « conquêtes » figurent Shenzhen, Kunming et Liuzhou (en septembre 2006). Ce dernier contrat porte à 20,6M le nombre de ses usagers en Chine, soit 20% de sa clientèle mondiale (108M) – cela en à peine cinq ans!
En avant la musique !
« L’avenir de la musique en Chine, passe clairement par le téléphone mobile » : c’est Michael Nash qui le dit, vice Président de Warner —2ème catalogue mondial. Or, le piratage occupe 90% du marché, aux ventes de 400M$/an, selon la Fédération internationale des producteurs de disques. Aussi, Warner s’est associé à Sony-BGM le n°4, ainsi qu’à Melodeo (US) et Access (Japon) pour créer en Chine une maison de distribution au service des 460M d’usagers. Contrairement à Internet, le tél. portable est un bon instrument de protection des droits d’auteurs, grâce à un système de paiement incorporé. Emi le n°1, tente quant à lui le pari opposé : il s’associe à Baidu (n°1 chinois et n°4 mondial de la recherche en ligne) pour ouvrir sur Internet un service gratuit d’écoute de musique, en attendant un service de téléchargement également gratuit. Le système sera rentable grâce à la pub, et sans risque : Baidu détient 82% du marché de la recherche musicale et la publicité virtuelle, 644M$ de recettes en 2006, en fera 1,5MM$ en 2007.
NB : Baidu reçoit (23/01) sa licence de rédaction de nouvelles : 1er moteur de recherche chinois à devenir fournisseur de services.
Ouverture : après les banques, les maisons de courtage
Le géant bancaire suisse UBS s’apprête à ouvrir avant mars UBS Securities, 1èremaison de courtage en JV «toutes-licences», de la souscription de titres à la gestion d’actifs.
En 2005, il a eu la chance d’être le dernier étranger à entrer dans le secteur. En septembre, il a pu reprendre pour 210M$ la direction et 20% de Beijing Securities, courtage municipal en mauvais état. La mairie de Pékin, ex-propriétaire, gardait 33%, et trois groupes d’Etat empochaient 14% chacun, 5% revenant à l’IFC, bras com-mercial de la Banque Mondiale.
Autre JV, créée en 2003, Changjiang BNP Paribas Peregrine, a eu moins de chance : BNP cède ses 33% à Changjiang, pour « désaccord stratégique ». La JV était restée dans le rouge, comme tous les courtages jusqu’à 2006. A l’heure du retour des profits, BNP préfère se concentrer sur son autre JV— 19% dans la Banque de Nankin.
NB : l’Etat accélère les concentrations de courtages chinois (il en reste plus de 100, trois fois trop), et l’étranger met la pression pour pénétrer ce marché : CITIC Securities veut s’associer à Starr International, pour 100M² – mais attend le feu vert. D’autres, tels Merill Lynch ou Goldman Sachs, guignent la place laissée vacante par BNP : Changjiang, pour l’instant, fait la fine bouche…
China Mobile — premiers pas hors du pays
L’été dernier, China Mobile visait la reprise de Millicom, opérateur téléphonique luxembourgeois de 10M d’abonnés sur 16 pays. L’échec exprimait l’inexpérience du groupe à l’étranger— avec 5,3MM$, son prix était insuffisant.
Un semestre après, pragmatiquement, le n°1 mondial (180MM$ d’actifs, plus de 300 M d’abonnés chinois) revient à la charge, et emporte un morceau de Millicom : Paktel, l’opérateur pakistanais dont il prend 89 % des parts pour 284M$. Hormis son rachat en 2006 de People’s Telephone de Hong Kong (1,1M d’abonnés), c’est sa 1ère incursion hors Chine. Au Pakistan, Paktel n’est qu’un petit acteur (4% d’un marché très concurrentiel de 46M d’utilisateurs), et China Mobile l’aborde sans expérience de mentalités non-han. Mais le marché est prometteur : 120M d’habitants sans portables, et une croissance soutenue (7 % l’an dernier). Surtout, China Mobile y retrouve un terrain familier, à 70% rural, alors qu’il a fondé son succès en Chine sur son implantation dans les campagnes… Sans douter de rien, le jeune géant projette d’autres pas sur les marchés émergents, Asie et Afrique notamment.
Sommaire N° 4