Pékin maintient son cap prioritaire, d’assurer la stabilité en milieu rural. Les 16-17/04, un sommet consacré à la sécurité, se tenait à Xi’An (Shaanxi), retransmis sur Internet !
On y apprend que trois ans de politique en faveur des paysans portent leurs fruits. Après 260MM² de prêts (+20%) en 2006, 40MM² cette année en investissement sociaux, les campagnes se désendettent et viennent de voir leur niveau de vie réel augmenter de 12,1% (à 126² en moyenne) au 1er trimestre. Mais du coup, un peu comme dans les villes 10 ans plus tôt, ce modeste enrichissement attirent les voleurs vers leur bétail, leurs tracteurs, tandis que d’autres les kidnappent, ou les appauvrissent par toutes sortes de marché de dupe – drogue, prostitution, tontines, trafics pyramidaux.
Une vaste (nième) campagne traque ces délits.
Liu Jinguo vice-ministre, rapporte en 2006 un recul (1eren 10 ans) de 16,5% des «incidents de masse». Surtout dans les provinces riches telles Zhejiang et Jiangsu, qui dépensèrent ensemble 1,6MM² en recrutement et équipement, faisant reculer le crime de 30 et 50%. 300.000 indics furent recrutés au Shandong (portant à 1,5M le nombre de ses agents!), et 300.000 cadres dans le Shaanxi… Les caméras prolifèrent partout, balayant par ex. 69% des « espaces urbains » du Shaanxi… A quelques mois du XVIIème Congrès, les provinces rivalisent d’invests pour gommer leurs statistiques criminelles.
Depuis Pékin, Luo Gan, responsable de la police au Comité Permanent, veut arracher 85% des policiers ronds de cuir à leurs commissariats, pour les lancer dans les bourgades comme ilotiers, traquer le mal à la racine. Dès 2006, le ministère de la sécurité publique (MSP) testait le système en dépêchant 80.000 de ses limiers aux champs. Surprise, de la part de ce protégé de Li Peng, réputé dur : Luo Gan privilégie désormais la médiation sur la force, en cas de conflits sociaux. C’est sur sa consigne que Chongqing a négocié la résolution pacifique de la crise de la maison-clou (cf VdlC n°14). Sa nouvelle ligne rappelle la tolérance nouvel-le constatée dans les villes (cf col. de gauche). Le Zhejiang a fait savoir qu’il a en 2006, dépensé 30M¥ à lire les pétitions des paysans pour satisfaire « 90% » des doléances!
NB : Ne soyons pas dupes : ce sommet sécuritaire comporte sa dose de propagande. Mais pas seulement. Entre les lignes, on lit une tendance vertueuse : moins d’émeutes, et plus de stabilité certaines provinces côtières, désormais assez riches pour acheter la paix -contrôler les poches de désespoir !
Sommaire N° 16