A la loupe : Pour Xugong, Carlyle tente son deuxième essai

Bloqué depuis 12 mois dans sa reprise de Xugong, le plus grand constructeur local de chariots élévateurs (propriété ville de Xugong), Carlyle, le fonds de placement californien, tente un second essai.

L’affaire achoppe à l’obstruction du rival Sany, du même secteur, qui voit, suite à ce rachat, un dangereux influx de gestionnaires/ingénieurs américains, offrant à Xugong une compétitivité imbattable. Sany accusait un prix trop bas (375M$ pour 85% des parts du groupe en faillite), et offrait « 30% de plus». Sany brandissait aussi l’argument d’un Xugong, «fleuron stratégique inaliénable». Après quoi, le ministère du commerce avait refusé l’agrément. Le 23/08, un exceptionnel meeting à 6 ministères avait échoué à dénouer le dossier.

Seul progrès : l’autorité finale sur l’agrément avait été transférée à la SASAC, tutelle plus centrale -meilleure chance de neutralité.

Carlyle fait alors une nouvelle concession majeure: il veut bien se contenter de 50% des parts. Mais sur la valorisation, il reste intraitable : question de face, et aussi de business. Car si la remise à niveau de Xu-gong se fait à prix moins favorable, c’est l’apport des crédits qui sera compromis, Carlyle ayant décidé d’acheter Xugong en crédit hypothécaire.

Cette affaire Carlyle -Xugong est capitale, car elle est la 1ère reprise par l’étranger d’une grande entreprise d’Etat faillie mais sauvable, et son issue donnera le ton aux 10aines d’autres en gestation.

Tel SEB, qui a conclu avec Supor, n°1 chinois de la marmite à pression, une reprise de 59% pour 240M². SEB espère «avant déc.» le feu vert central. Il est bloqué par un lobbying de concurrents, mais les actionnaires de Supor ont voté le deal à 90%.

Tel encore Volvo, qui vise 70% de Lingong, groupe de machines-outils (28/09).

Dans ces affaires, les objecteurs sont les concurrents menacés par la fusion (pourtant irréversible) de leur secteur, et aussi les niveaux intermédiaires de l’appareil, pour cause de patriotisme exacerbé. Mais vu les progrès si rapides de cette mutation industrielle, aucun doute que cette « fièvre de croissance » sera passagère – l’Etat souhaitant intervenir de moins en moins dans la vie de ses ex-groupes publics!

 

 

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