Pol : NASA, face à CNSA : ‘allegro ma non troppo !’

— La tournée américaine de Hu Jintao (cf Edito) s’est poursuivie en Afrique (24-30/04), sur laquelle la Chine parvient à exercer une influence sensible, par son commerce, ses prêts et infrastructures pax cher.

«Je vous propose », a-t-il déclaré aux élus nigérians enthousiastes, de renforcer la confiance politique mutuelle». Une confiance placée sous le signe du pétrole, chez ce 8ème exportateur mondial (2,5Mbarils/jour), où la Chine a déjà de beaux actifs. Un investissement de 4MM$ en infrastructures lui assure le contrôle de la raffinerie de Kadura (110.000 barils/jour), le droit de préemption à la Cnooc en mai, sur 4 blocs d’exploration dans le Delta du Niger (off et on shore) et le bassin du lac Tchad inexploré. La Cnooc finalise le rachat pour 2,3MM$, de 45% d’un champ au large du delta (géré par Total). Parmi les projets financés, figurent 2MM$ de prêts à la restauration du réseau ferré, avec matériel chinois. 70M$ iront à la lutte contre la malaria. C’est ainsi que la Chine prépare son 1er Sommet Sino-Africain, en 2006 à Pékin – très attendu par les nations riches!

 

— “Une petite mission pour aujourd’hui, un grand pas pour les relations spatiales sino-US de demain”. Voilà ce que pourrait se dire M. Griffin, patron du programme spatial des Etats-Unis, qui accepte (sans date ni hâte) d’aller à Pékin, sur invitation de Luo Gen, de la CNSA (Chinese National Space Administration).

«Invitation» un rien forcée par ce patron chinois, qui reprochait en avril à la NASA de rejeter toute coopé avec la Chine “rouge”, et de s’être montrée bien plus ouverte 25 ans avant. Là où le bât blesse : le projet de station spatiale internationale, où collaborent Etats-Unis, Union Européenne, Russie et Canada—les “barons” de l’espace, mais dont la Chine est écartée,  tant pour des considérations stratégiques que commerciales. Cette station induit, par son foyer de techniques nouvelles, un marché immense,  monopole de ses co-auteurs! 

Pour l’instant, la Chine n’a guère de moyens de pression pour imposer son adhésion au club mondial : ses atouts naturels (dynamisme, bas prix) jouant en sa défaveur, sous l’angle de la concurrence. Mais face au défi, M. Griffin ne peut qu’accepter le dialogue, alléguant que “bavarder ne peut faire de mal”. Même si ses moyens de recherche spatiale (500M$/an) sont sans commune mesure avec ceux des USA (17MM$/an), et même si ses outils sont ceux de la Russie, 20 ans en arrière, la Chine est déjà une puissance spatiale à part entière, qui parle de faire seule sa station orbitale (si le monde la laisse à la porte), d’alunir en 2010, de satelliser 3 « taïkonautes » en 2008… Pas un partenaire qu’on puisse « contenir » indéfiniment !

 

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