A la loupe : RMB – le sablier occidental s’épuise !

Comme indifférente aux freins par a-coup de Pékin, la croissance chinoise poursuit sa joyeuse ascension, sustentée par l’artificielle légèreté de sa monnaie.

En 12 mois, ses réserves de change ont haussé de 50%, à 659MM$, dont 50 encaissés au 1er trimestre 2005, où la croissance vola à  9,5% et le PIB à 290MM². Tout ceci traduit un afflux massif d’argent chaud (venu se tapir en Chine pour empocher le jour venu, le fruit de l’inéluctable réévaluation), et l’ascension annapurnienne  des exportations (+34,9% au 1. trim ’05, à 156MM$).

Mais la roue tourne : à une exception près, le monde entier perd patience, fatigué des années d’attente et de promesses pékinoises de rendre sa monnaie convertible « au bon moment et à son rythme ».

Les Etats-Unis qui ont, en 2004, 162MM$ de déficit chinois, donnent la charge, par deux projets du Congrès déjà évoqués en ces feuilles, en bonne voie d’aboutissement.

Le 1er forcerait le Trésor US, dès mai peut-être, à classer la Chine « manipulateur monétaire », avec les sanctions liées à la charge. Le 2d est une loi à voter avant l’été, qui donnera 6 mois à Pékin  pour prouver à GW. Bush qu’il a corrigé la distorsion, sous peine de voir tous ses exports vers les US, grevés d’une taxe de 27,5% (taux présumé de la sous évaluation du RMB).

Même le sommet mondial  financier du  G7, les 16-17/4, change de ton pour réclamer le passage à l’acte, le changement du taux de change.

Curieusement, dans ce prêche revendicatif, le nom du destinataire reste occulté : c’est l’exception, le Japon qui s’y oppose, estimant que la Chine doive garder son entière liberté d’action, sans pression, selon son ministre des Finances Sadakazu Tanigaki. Très étrange modération, en temps de crise agressive aigue entre ces voisins!

 A cela, trois raisons plausibles :

[1] Tokyo (qui dans les années 1980, dut subir des US cette même taxe punitive pour sa sous évaluation), sait que telles sanctions sont contournables, et ne marcheront pas -la Chine est fière.

[2] A l’aube d’inéluctable réconciliation, il est subtil de tendre à l’adversaire une main inopinée dans un domaine inattendu.

[3] Le Japon aurait en Chine pour 280MM$ d’investissement dont 40 pour la seule année 2004, souvent en usines tournées vers l’export. Tokyo se trouve donc co-actionnaire du RMB à 8,28Y/1$, qu’il défend bec et ongles, comme son capital!

 

 

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