A la loupe : Tibet, Xinjiang, montée de fièvre

Depuis les années 1990, les rapports Tibet / nation allaient dans le bon sens, soutenus par des investissements centraux, la paix  et la réconciliation apparentes. Puis les mauvaises nouvelles reviennent.

Human Rights Watch, HRW,  annonce (8/2) une peine de mort avec sursis au lama Tenzin Delek  pour son rôle allégué dans un attentat ayant coûté 3 morts au Sichuan en 2002. L’affaire s’était soldée par l’exécution d’un moine et la prison pour six autres.

Autre cas : début février, 3 moines tibétains furent condamnés à 12 ans de prison, pour avoir possédé une photo du Dalai-Lama et peint un drapeau de l’ex-royaume.

NB: selon l’agence indépendante TIN, la Chine détient 145 prisonniers tibétains, la moitié au pénitencier de Drapchi (Lhassa).   

A 2000km au Nord, le Xinjiang est en proie à la même fièvre. En oct., à Hotan, Ujimamadi Abbas fut fusillé pour «séparatisme ethnique», sans détail. Le 31/1, de passage au Canada, 7 artistes ouighours firent défection, réclamant l’asile.

Cette crispation dans les 2 régions, suggère une altération du climat économique.

La «paix chinoise» était supportée par des  investissements en MM$, qui profitaient à l’élite Han mais aussi aux autochtones. A présent, Pékin recentre son soutien en faveur de 2 autres groupes défavorisés, Dongbei (Nord-Est) et paysans (cf colonne centrale). Dans le cas du Xinjiang, le phénomène est exacerbé par les suites au 9/11/01, et la guerre à l’anti-terrorisme. Dans son « territoire autonome » ouighour, la Chine amalgame intégrisme et séparatisme, pour éradiquer toute dissidence. Mais comme pour la lutte contre la malnutrition en Corée du Nord, il ne faudrait pas que les gains péniblement acquis en des ans d’effort, disparaissent lors d’une crise momentanée!

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire