Petit Peuple : Shenyang, l’amour d’une mère

A Shenyang (Liaoning), Zhao Min était ce qu’on appelle une battante.

Trahie par son mari parti avec la 小姐xiaojie (serveuse) de leur guinguette, elle avait acheté un stand sur un marché et assez gagné, en 5 ans, pour monter une usine de meubles.

Désormais riche, elle n’avait plus qu’un souci : Jianguo, son fils de 18 ans, de nature molle, qui se voyait bien passer le reste de sa vie à ses crochets. Qu’il rate son bac, en juin 2002, mit le feu aux poudres. Zhao Min réfléchit 4 mois, puis lui signifia sa décision irrévocable: il quitterait le foyer pour un an avec 1000¥ de pécule- pas un de plus. Aucun pleur ne put l’attendrir! Il s’en fut donc à Dalian. Au bout d’un mois, à sec, il fut heureux de trouver un job de plongeur.

Au Chunjie, il rentra à Shenyang, espérant un pardon. Sans succès : la mère avait disparu, l’usine vendue. Il était seul au monde!

Mille vicissitudes l’attendaient encore: une maladie, un hôpital, des dettes…  Un jour, cessant de geindre sur ses malheurs, il commença  à réfléchir, et se fit contremaître sur un chantier. Il remboursa sa dette en 2 mois, monta une PME de peinture, recrutant des chômeurs, offrant les devis les moins chers: en août 2003, il avait gagné 200.000¥, des muscles de fer, une volonté d’acier…

Enfin vint le jour “J”: Jianguo reçut une lettre, qui l’effondra.

En le chassant 365 jours plus tôt, Zhao Min lui avait caché une chose: elle était condamnée par un cancer. Après son départ, elle l’avait fait protéger par 3 détectives, parmi lesquels le faux usurier qui avait payé son hôpital. Cette maîtresse-femme lui léguait un héritage triple et flamboyant : elle lui avait épargné la peine de sa déchéance physique et de sa mort (4 mois avant). Elle lui laissait l’usine. Surtout, elle l’avait éveillé à lui-même, 玉琢成器 yu zhuo cheng qi, “jade ciselé par les épreuves!”

 

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire