En tournée à travers 4 pays d’Amérique latine et Amérique centrale, Hu Jintao, annonça un déluge d’investissements, 100MM$ sur dix ans, rien moins : tournant dans les relations mondiales, qui mérite qu’on y réfléchisse!
20MM$ furent promis à l’Argentine, dont 8MM$ en chemins de fer, 6MM en infrastructures, 5MM$ en exploration/exploitation pétrolière, 610M$ en télécoms, dont un réseau satellitaire.
Le Brésil obtient un marché de viande bovine de 600M$/an, dix commandes d’avions Embraer, et 5 à 7MM$ d’investissements.
Pour la 1ère fois, la Chine va investir hors de chez elle. Choix rarissime dans l’histoire d’un pays en voie de développement -mais elle en aura pour son argent! Les fonds viendront de l’Etat ET des firmes, publiques ET privées. Surgis du néant, ses groupes industriels poursuivront leur expansion dans et hors de Chine. Par ex., New World (immobilier, Pékin, n°1 mondial) va construire en Argentine 300.000 logis au prix le plus bas.
Se posant en puissance qui sacrifie des privilèges aux pays en voie de développement. La Chine s’apprête à exiger des autres, la pareille, lors du prochain round de l’OMC -tel le démantèlement de la Grande muraille verte de l’Union Européenne. Elle estompe aussi son image d’investisseur parfois rude: ses routes et ports latinos lui apporteront bien pétrole et minerai, mais le chèque qu’elle brandit va aussi soulager aussi, en télécom, logis, emplois etc, la crise de sous investissement d’un continent sinistré.
Avec sa tradition «anti-yankee», le Cône Sud saisira sans peine cette main tendue du bout du monde, lui offrant une chance de redépart et un redéploiement d’allégeances : on assiste peut-être à un basculement d’alliances, au profit de la Chine, au détriment d’USA, enferrés dans leur croisade antiterroriste!
Sommaire N° 38