Petit Peuple : Jiahe, 2 divorces salvateurs

Comme bien des villes de Chine, Jiahe (Hunan) fit raser son centre et en chassa la population, pour laisser place à du béton lucratif : l’îlot commercial Source des perles, lesquelles allaient au promoteur. Les habitants résistèrent.

Surprise de la grogne mais sure de sa force, la mairie placarda des avis: “qui fait perdre la face à Jiahe, perdra son chapeau” ou “Si tu me gênes un jour, je te gênerai toute ta vie”…La menace non voilée se référait à l’usage antique: tout contrevenant parmi les 7000 expugnables, serait puni “jusqu’au 9èmecousin” (zhu lian jiu zu, 株连九族) !

Aussi, bientôt après, pour ne pas avoir su convaincre sa mère de déguerpir, Li Jing l’infirmière en hôpital, fut mutée vers un dispensaire de montagne. Suite à l’obstination du père Li, ses 2 filles professeurs de lycée, furent rétrogradées institutrices en de crotteux villages, et ne purent détourner le couperet des cou de leurs maris, qu’en divorçant in extremis.

Quand l’affaire éclata dans la presse nationale, 160 cadres avaient perdu leur place sous la férule de cette commune combinant les tares du passé à celles du présent. Les média révélèrent que la parcelle d’une valeur de 4,8 millions² avait été cédée 63.000² -prix fort amical. Alors, le Secrétaire du Parti jugea le temps venu de monter à Pékin. A la TV, il rectifia les racontars, affirmant en même temps (tour de force rhétorique) ne rien savoir. Le pouvoir resta de marbre. Pékin s’immisce rarement dans les affaires des innombrables et capricieux roitelets de provinces.

C’est ce que dit le proverbe: 阎王好见,小鬼难当 yanwang haojian, xiaogui nandang, le roi Yama (des enfers) est moins cruel que ses petits démons!

 

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