— Temps de brume sur l’automobile : cet été, SAIC, le partenaire shanghaïen de GM et de VW aurait “vendu”, voire “abandonné” (gratuitement) ses 20% de parts de Chery (propriété province de l’Anhui). Raison : les copies illégales par Chery des modèles Matiz et Magnus (de Daewoo-GM), sous les noms de QQ et de Oriental Sun.
Le lâchage de Chery par SAIC permet à GM de porter plainte, sans attaquer son propre partenaire. Chery est un pirate notoire ayant déjà eu maille à partir avec VW à ce sujet. Mais la solidarité de SAIC envers GM est atypique -peut-être liée à la pression monétaire des US sur la Chine, depuis l’été.
— Sur la 40aine de marchés à terme des années ‘90, seuls 3 ont survécu à la reprise en main réglementaire et à la bulle spéculative : Zhengzhou (Henan), Shanghai et Dalian (Liaoning). Dalian – le DCE– est devenu n°1 mondial du soja non-OGM, avec 251MM$ de transactions (53% du total national) en 2002, soit 22% du volume de Chicago (CBoT, N° 2 aux US) et 7 fois celui de Tokyo. Le 22/11, le CBoT signait un accord de coopération avec Dalian, 9 mois après Shanghai qui avait signé avec le CME, autre “futures” de Chicago. Pour Chicago, c’est un investissement, pour aider un secteur en mal de professionnalisme!
— En matière de TV, la Chine est à un tournant.
En 2002, les postes à basse technologie se vendaient “au kg”. Mais en 2003, le pays est devenu le 1er marché de TV digitale (rétroprojecteurs, écrans LCD, plasma etc.), avec 1,1M de ventes et +400%. Cette transition attire une nouvelle vague de fabricants étrangers.
Après la fusion des actifs TV de Thomson avec le n°2 chinois TCL (cf vdlc n°36), LG le géant coréen annonce le décuplement d’ici 2005 de son centre de R&D à Shenyang (Liaoning). Avec 2.000 chercheurs, il sera alors devenu son 1er centre mondial, couplé à une usine qui produira 5M d’appareils digitaux d’une valeur de 400M$. Parallèlement, LG produit avec Philips à Nankin (Jiangsu) des écrans LCD. Ouverte en mai, leur JV de 80M$ ne suffit pas : les partenaires veulent doubler la capacité, moyennant une usine d’assemblage opérationnelle en février (65M$).
Objectif : prendre d’ici 2005, avec cette chaîne intégrée, 25% du marché mondial!
— Chaque 6 semaines, un cargo quitte l’Australie pour la Chine, avec à bord 3.500 vaches laitières : cela donne, de jan à sep, 25.987 ruminants (frisonnes, Schleswig-Holstein).
En 2002, la Chine importait 11.429 têtes, moyennant 22M$, dont 9.277 d’Australie et 1.896 du Canada. Canberra est d’ailleurs (18/11) le 1er à signer avec Pékin un accord garantissant la qualité de ses bêtes, avec contrôle vétérinaire renforcé au port. Mauvaise nouvelle pour le pays à la feuille d’Erable, qui sort péniblement d’une crise de vache folle (ESB) plus tôt cette année (la France est “out” de ce marché, depuis bien plus longtemps). Australie et Canada se disputent ce plus gros contrat de l’histoire chinoise, 100M$ pour 100.000 ruminants destinés à la Mongolie Intérieure, 1ère région laitière de Chine, siège des laiteries Yili et Mengniu, n°2 et 4 nationaux.
Sommaire N° 38