Editorial : Un fléau peu décrit en Chine – le crime en série!

Quatre crimes en série plongent  le pays dans un débat sur sa violence cachée. 104 meurtres  aux 4 horizons, ont pour toile de fond pauvreté, ignorance, et pour motif, la vengeance ou la survie.

* A Shenzhen (Guangdong), en 5 mois, 2 faux recruteurs d’un centre d’emploi dévalisèrent et dépecèrent 12 migrantes avant d’être pris en oct.

* Le 3/11 à Cangzhou (Hebei), Yang Zhiya, 38 ans (ex-taulard) se fit prendre après 3 ans de cavale à vélo, ayant exterminé au moins 65 personnes. Bon élève, il avait été privé d’études par la misère, et poursuivait l’humanité de sa haine.

* Ex-militaire, Huang Yong, 29 ans étrangla 17 ados rencontrés dans des bars internet. Sa vie avait chaviré après avoir été rançonné par son village à Zhumadian (Henan). Coffré le 7/11.

* Ce recycleur d’ordures à Wenzhou (Zhejiang) voulait vivre de l’épargne des collègues: de fév. à mai, il en étripa 10 avant de se faire prendre!

Tous ces cas choquent l’opinion par leur férocité. Il n’y eut aucune pitié, sauf dans un cas (Huang Yong), qui causa la perte du serial killer.

Ils mettent aussi en lumière l’impuissance de la police:

1. Les criminels migrants étaient insaisissables- la population ne coopérait.

2. A Zhumadian,  la police se déclara incompétente, faute de preuve de mort des disparus.

3. La censure n’arrangea rien: la volonté politique de taire ces faits à l’opinion, fut la plus forte, par souci de stabilité et d’image du pays.

Bien d’autres cas paraissent cette semaine—comme si la presse, à un signal, voulait se mettre à jour.

Tels ces 2 matricides au couperet, l’un dû à l’hystérie superstitieuse, l’autre à la terreur.

 Pourtant,  le pays est globalement sûr.

Depuis 2000, la police a démantelé 631 bandes, arrêté 100.000 gangsters dont 14.000 老大 laoda (chefs). Le dernier gang supprimé, de 37 membres, avait kidnappé et vendu 180 jeunes femmes et enfants.

Enfin, il faut préciser que la brutalité existe aussi, rampante, dans les foyers (problème universel). La Fédération des Femmes s’apprête à publier un sondage de 20.000 femmes : plus de 50% s’avouent victimes de violence (conjugale). Ce taux est en hausse, la Fédé n’a pas d’explication.

Face à ces dérives, Luo Gan, le responsable national de la sécurité publique appelle une relance de la campagne 严打 yanda (frapper fort), tout en demandant à ses hommes de “déterminer clairement les causes des problèmes de sécurité” : approche nouvelle et juste, qui vise à éclairer puis soigner la source du mal plutôt que tenter de contenir par la répression.

 

 

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