A la loupe : Les jeux dangereux de l’anti-dumping

Rançon de ses succès : la Chine est la 1ère cible des procédures antidumping dans le monde, ayant subi, en 2002, pas moins de 47 actions nouvelles (55 en 2001), tandis que les plaintes passaient la barre des 500, 14% du total. L’accès à l’OMC n’a donc rien arrangé : les détracteurs de l’usine du monde invoquent le devoir de tout nouveau membre du club, de changer sa réglementation.

Dans ce processus, les plaignants peuvent toutefois être déboutés : c’est ce qui vient d’arriver aux détracteurs des briquets de Wenzhou (Zhejiang), dont la plainte courait depuis mai 2002 à la Commission européenne. 18 mois d’études ont permis aux enquêteurs de valider l’argumentation de la défense : les 600M de briquets de métal produits en 2001 (70% du total mondial) ne menacent pas directement l’industrie communautaire, qui utilise le plastique. C’était la 1ère fois que les fabricants chinois, taxés en UE depuis les années 1990, acceptaient de se justifier face à cette “cour” étrangère, surmontant ainsi un interdit culturel…

Cependant face aux actions extérieures, la Chine répond du tac au tac, et multiplie ses propres procédures antidumping, dont elle a initié 25 depuis 1997, ce qui fait d’elle le troisième utilisateur de cette arme, derrière les US et l’Inde. Selon Scott Kennedy, de la Washington University, elle le ferait, moins par riposte, ou pour un préjudice réel, que pour enrayer la déflation par la fermeture de son marché. Cette méthode aurait remplacé une autre tentative  infructueuse : celle de ces cartels de prix, abondamment décrits dans le VdlC en 2000, qui s’effondrèrent à peine mis sur pied!

 

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