A la loupe : ‘ Un geste d’amitié contre les USA ‘

La visite du Président Jiang Zemin en Russie (15-18/7/2001) connut son apogée lors de la signature avec Vl. Poutine d’un traité pour 20 ans d’"amitié et de coopération". Partageant le but de fonder un monde multipolaire, le traité change les données de la relation triangulaire Pékin-Washington-Moscou. Il prévoit des consultations militaires (mais pas une « alliance »). Il stipule l’absence de revendication territoriale mutuelle, éliminant une tension potentielle qui faillit dégénérer en guerre en 1969. L’accord rappelle aussi le double niet à toute ingérence dans leurs affaires- allusion à la guerre de l’OTAN au Kosovo, et erga, des tentations d’action en Tchétchénie ou à Taiwan.

Signé deux jours après le succès (14/7) de tests US de missiles anti-missile, il qualifie le traité (ABM) de ’72 de non-prolifération, de «clef de voûte de la stabilité stratégique». Notre titre emprunté à un commentateur russe, rappelle en fait la vieille coalition contre le projet US de bouclier anti-missile (NMD).

Mais si Jiang marque sa vive hostilité (le NMD  «provoquerait une nouvelle course aux armements»), Poutine est plus vague. A la veille de son départ pour le G8 à Gênes (18/7), il semble résigné à une poursuite inéluctable du projet US. Il faut dire qu’avec 6.000 ogives, Moscou est plus à l’aise que Pékin (400) et que sa crise économique ne lui permet pas de s’aligner sur la «fermeté» du partenaire.

L’«amitié», c’est aussi les échanges, qu’il faut regonfler (8MM$ seulement, en 2000). Les pétroliers Yukos et CNPC préparent un oléoduc de 1700km, Angarsk-Pékin, d’une capacité de 200Mt en ’05 et 400Mt en ’10. Et la Chine a signé un contrat de 1,8MM$, pour 40 chasseurs Su-30, dont 10 déjà livrés, renforçant la capacité chinoise d’attaque de Taiwan.

 

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