Editorial : Pékin dopé à son propre marché !

Une fois estompé le coup de tonnerre de l’attribution des Jeux Olympiques de 2008 à Pékin, les Etats majors tentent d’en évaluer l’incidence sur le PNB. D’ici 2008, elle atteindrait +0,4%/an, générerait 2M d’emplois (surtout dans l’électronique) et + 1,2MM$/an de PIB.

Ces «primes de JO» proviendraient du tourisme (60MM$ en 2008, le triple de 2000), de la pub, du commerce, de l’immobilier (des surfaces pouvant dépasser la moitié de la ville seront reconstruites).

NB: l’Australie, mettant en avant ses «filières JO» (en protection de l’environnement surtout), croit pouvoir empocher pour 1,5MM$ de contrats!

Ce dossier, aux lendemains du verdict du CIO, comporte bien du non-dit – la presse a des «blancs» éloquents. Pékin rencontre d’emblée des problèmes de financement, et d’enthousiasme mince ailleurs dans le pays. On parle d’impôt de solidarité, par tranches, pour un total d’un mois de salaires pour toute EE -voire firme privée.

De plus, les grandes firmes américaines exprimeraient des réserves (peut être tactiques) à propos du sponsoring des JO, craignant une faible audience, pour cause de décalage horaire!

La semaine passée aussi se peaufinait à Genève l’accord Chine-OMC: il devrait être signé à Doha (Qatar, le 3 novembre 2001), pour une entrée effective en janvier 2002.

En même temps se distribuaient les contrats-cadeaux, en retour de concessions faites. Telle cette 2de commande annuelle de laine australienne (162.000t), ou celle, livrable en septembre, du plus fort quota de maïs US depuis 1996, 165.000t.

La Chine aborde donc l’été, couverte de gloire et de bons résultats de premier semestre, contrairement à ses voisins.

L’IDE a augmenté de 20,5% à 20,7MM$, tandis que le PNB croissait de 7,9% – même si certains doutent de la justesse de tels chiffres.

Même ainsi, des signaux de danger apparaissent : l’export chute et est même négatif pour juin (-0,6%, première fois en 2 ans, contre les 38% de l’an 2000), faisant dépendre la croissance à 93% du marché intérieur, et d’un commerce de détail augmenté de 10,3%. 900M de paysans restent hors de cette croissance qui ne profite qu’à une 12aine de villes: le revenu rural n’a monté que de 4,2%, à 128$/personne/6 mois.

Autant de données que le pouvoir devra évaluer, début août lors du conclave balnéaire de Beidaihe qui fixera le cap des 12 prochains mois, fixera le prochain leadership, voire cherchera avec lui des techniques inexplorées de relance –OMC, ou réforme politique, par exemple!

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