Editorial : Symposiums, projets provinciaux – Fruits de saison !

Ce printemps chinois voit une profusion de sommets et symposiums. Alors que Hong Kong héberge (voir colonne 1) le Forum Mondial Fortune, (nouveau) roi des sommets, Shanghai a reçu (du 8 au 10 mai) le China Forum 2001 (de la Crédit Lyonnais Securities Asia) et Pékin (11 au 12 mai) le Forum Mondial CEO, sous l’égide de la mairie. Ces grandes messes médiatiques se font une concurrence effrénée pour la présence des investisseurs étrangers. Ainsi, le CEO est gratuit -d’autres coûtent des milliers de dollars par visiteur.

Même phénomène au niveau des expositions: à Pékin, la CBHT (semaine internationale des industries high tech,10 au 15 mai) succède à une foule de salons à travers le pays, offrant pour chaque secteur, jusqu’à 3 expos redondantes dans la saison -sans aucun «plus» pour les professionnels. C’est ainsi que la CBHT a -elle aussi- offert stands et espaces gratuits aux étrangers, garanti battage de pub et copieuses délégations des provinces. A l’évidence, expos et sommets -outils majeurs pour maintenir en Chine échanges et investissements, ont atteint le degré de saturation.

Autre thème du moment: les efforts pour recapitaliser provinces et entreprises d’Etat pauvres. Au Liaoning, des groupes tels Liaohua (chimie) dégraissent leur personnel (de 200.000 à 120.000): probablement sans bourse délier, suite au projet pilote annoncé en janvier par Zhu Rongji, de reprise par l’Etat des charges sociales des EE, y compris chômage, pension et « RMI ». Ainsi, les EE du Liaoning, responsables de 50% du PIB local, reçoivent enfin les moyens de placer leurs fonds dans des investissements productifs. La province veut aussi dépenser 3MMY en 3 ans en projets d’infrastructures, et créer 100.000 emplois -genre cantonnier.

Au nord-Xinjiang, la ferme d’Etat n°123, de 15.000 ha, a reçu le droit de vendre la moitié de sa récolte de coton au marché libre, lui permettant d’investir dans des équipements, serres, tracteurs et systèmes d’irrigation. Elle les reloue ou vend à son personnel, semant ainsi de la richesse. A travers le pays, Pékin s’apprête, dans le même souci, à diviser ou abolir la taxe agricole (8%), pour éviter les émeutes de la misère. La Chine sait que seuls 100 des 600M d’actifs ruraux, d’ici 2005, auront un vrai emploi -elle tente de bâtir 20 villes/an, pour accueillir les autres. A 240$/an, le paysan gagne le tiers du citadin, avec un taux de croissance (+2,1%) d’un tiers: par son volontarisme, la Chine montre qu’elle a compris l’urgence!

 

 

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