Argent : Cinéma – un nouveau ‘scenario’

· Mi novembre, deux chaînes de cinéma de Chengdu (Sichuan) jetaient le pavé dans la mare du secteur de la distribution du film, en baissant leurs prix de 85%, à 5Y l’entrée. Ils entraînaient dans leur sillage une fraction des salles obscures de la Chine de l’intérieur. La «marée basse» étant atteinte à Zhengzhou (Henan), à 2Y la place.

Cette dérégulation sauvage a d’emblée été fustigée par la China Film Corporation, monopole de la distribution, qui craint une chute des profits, fatale pour l’industrie. Elle a par contre été applaudie par les médias, chambre d’écho du public. Les promoteurs défendent leur campagne : dans une ville comme Pékin, à 40Y, le ticket «pèse» 1/50e du salaire moyen, contre 1/400e en Inde. Beaucoup trop cher, tandis que le nouveau tarif maintient les salles pleines tout en éradiquant le piratage.

A condition que tout le pays suive la tendance, ce qui n’est pas le cas : captifs de leurs investissements et de leurs salles plus modernes, Pékin et la côte gardent pour l’instant leurs tarifs.

NB : le casse des prix du box-office ne s’attaque pas au mal principal du cinéma chinois : son style soporifique et compassé, résultat d’une censure tatillonne et d’une structure de production surannée.

· N°3 du pétrole en Chine, la CNOOC (China National Off-shore Oil Corporation) vient d’ouvrir à Hong Kong son propre pôle d’assurance interne, CNOOC Insurance, destiné à couvrir les risques de ses filiales, et bon nombre de plates-formes offshore d’exploitation de gisements pétroliers et gaziers sous-marins. CNOOC est la seconde corporation au monde à risquer la démarche à Hong Kong, après un groupe nippon en juin dernier. Ceci, en dépit d’un fort abaissement du « prix d’entrée » des assurances captives sur le sol de la Région Administrative Spéciale (un chiffre d’affaire minimum, ramené de 10 à 2MUS$). Le champion de la spécialité, dans la région, étant Singapour, qui frise les 50 clients. Après l’entrée à OMC, espère Hong Kong, d’autres groupes chinois devraient suivre la CNOOC pour se mettre à l’heure internationale. Cette mesure intervient deux mois avant le lancement (seconde tentative depuis octobre 1999) d’une souscription en bourse de New York, pour 1,1MM$. La CNOOC vendra 1,8MM de parts.

Ambition modeste donc, puisque le secteur s’était préparé à un objectif de 1,5 à 2MM$. Plusieurs groupes mondiaux comptent souscrire, parmi lesquels Texaco,  Shell (300M$), et BP Amoco (200M$), groupes déjà présents dans la souscription de Petrochina cet automne.

· Après l’envoi d’une horde d’inspecteurs de la CSRC (China Securities Regulatory Commission) à Zhengzhou auprès des grands magasins Baiwen, en quête de fraudes en bourse de Shanghai depuis 1996, on s’attendait à voir ce groupe insolvable mis en faillite et rayé de la liste des cotations (cf VdlC n°38/V). Cette mesure radicale, qui aurait constitué une première en Chine, n’aura pas lieu : un plan a été approuvé (30/11), permettant de «limiter les frais».

Sanlian (8e groupe du Shandong) reprendra 181M$ de dettes nominales, moyennant le paiement « cash » de 36M$ (soit une remise de 80%) à la Société De Défaisance (SDD) Cinda, principal créancier. Ce faisant, Sanlian acquiert un véhicule pour son entrée – indirecte – en bourse. La maison mère de Baiwen reprendra le passif restant (120M$), dû à Cinda, pour lequel la mairie de Zhengzhou se porte garant.

NB : en marge de cette affaire, la CSRC rappelle que selon la loi en vigueur, toute sortie de bourse doit être précédée d’une mise en faillite judiciaire. Un nouveau mécanisme est imminent, annulant cette contrainte légale.

 

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