Ce lundi, la politique de l’enfant unique fête ses vingt ans. Par cette règle autoritaire (un enfant par couple, voire deux à la campagne), la Chine estime avoir « épargné » 300M de bouches en 20 ans. Chiffre à vérifier (c’est le but du recensement qui commence dans un mois) : d’autres données très sérieuses parlent de 25M de naissances /an, 5M de plus que le chiffre officiel…
Le dérapage vient des 850M de gens des campagnes.
La tradition nataliste confucéenne y reste forte. Sécurité Sociale et retraites y sont plus faibles, tout comme les contrôles : , tian gao huangdi yuan, « le ciel est haut et l’empereur est loin ». Au contraire, l’administration pléthorique doit souvent, pour survivre, « fermer les yeux« , afin de prélever ses taxes (illégales) sur les enfants « au noir« !
Effet de cette politique : la Chine compte 54,6M de « petits dragons », sur qui se reportent la tendresse et l’argent de toute la grande famille. La pression d’une école anachronique et l’absence de dialogue entre générations favorisent l’explosion de violence en milieu adolescent.
Se pose enfin le problème unique au monde, des naissances sélectives (120 à 130 garçons pour 100 filles), de la discrimination de ces dernières et – le paradoxe n’est qu’apparent – de leur succès scolaire éclatant (effet « naturel » de surcompensation).
Ce bilan mitigé annonçant, apparemment, la mutation sociale vers une structure matriarcale : plus éduquée, plus recherchée, la femme chinoise pourrait devenir la valeur de l’avenir!
Sommaire N° 31