Temps fort : Interview : K. van Hulle (Commission Européenne) sur la réforme comptable

– L’IASC tient ce mois ci à Pékin ses assises: où en est la réforme comptable chinoise?

La Chine vient d’entrer à l’IASC, club mondial des comptables ainsi qu’à l’IFAC, club des auditeurs aux comptes. Nous découvrons ici des gens sérieux, préparés, et qui commencent tout juste une oeuvre immense.

– Quel enjeu?

Aujourd’hui, la comptabilité en Chine, reste une affaire primitive de «décompte de haricots», ne tenant compte que de l’adéquation aux objectifs fixés par le Plan. Le risque était de créer une barrière: avec des normes comptables nationales, l’investisseur étranger devrait avoir une comptabilité spéciale-Chine; même chose pour le chinois à l’étranger. En fait, il n’y a pas de croissance pour un pays en voie de développement (PVD), sans transparence comptable, évaluation fiable des pertes et profits.

– Où en est la réforme chinoise?

A ses balbutiements: vous avez ici 8M de comptables à remettre à l’heure, 120000 ex-perts dont 50 000 auditeurs… un 1er paquet de normes proches de l’IASC fonctionne depuis janvier… Cela ne touche que 570 fir-mes en Chine, celles cotées en Bourse!

-Voyez-vous dans cette réforme comptable un clivage entre réformateurs et conser-vateurs, comme dans le cas de l’OMC?

C’est certain : au niveau des privatisations à venir, tel directeur voudra que son usine «pèse» 1 MMUSD, somme de tout ce qui fut investie en elle depuis Mao alors que selon nos normes, elle ne vaudra que 200 M. Un autre problème se trouve au niveau des experts-comptables, souvent d’anciens fonctionnaires des Finances, d’où d’évidents conflits d’intérêts et risques de corruption… Dans cette réforme comptable, des groupes économiques (aussi politiques ndlr) ont fort (peut-être tout) à perdre, d’autres tout à gagner!

 

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