Deux types de messages émergent cette semaine dans la presse -indicateurs de problèmes trop longtemps différés:
[1] celui du parc locatif public, des dizaines de millions d’appartements très dégradés.
Pékin annonce une hausse probable des loyers (de 1% à 2,6% des salaires du couple) à 15% d’ici ‘2000. Ces loyers ne couvrent pas les frais d’entretien. La hausse est depuis longtemps due, mais l’Etat a dû y surseoir, par peur d’émeutes et d’inflation.
[2] la réforme des grandes entreprises d’Etat (GEE): celles non restructurées, leur quasi-faillite et leurs conflits sociaux parfois graves, tel le cas de Nanchong (Sichuan: cf VdlC n°23).
Et l’essoufflement de la campagne voulue par Pékin, de synergie-rachat des firmes ruinées par les prospères. En deux ans et demi, cette campagne a permis le rachat de 2500 firmes malades.
Mais aujourd’hui, les «riches» demandent grâce -elles sont incapables d’absorber les 30 M de postes (c’est une litote) en surcapacité du secteur public, et de ses 640 MMUSD de dette. Un cas est cité: «Sanqiang», de Shanghai, qui à force de dévorer les canards boiteux, a 360 MY de dettes et 150 MY de pertes.
Dans ces 2 cas, l’Etat voit autant de danger à agir qu’à attendre, et les échappatoires ne marchent plus. Si l’on ajoute au tableau, le passage à une croissance plus lente (la baisse des import, des investissements étrangers), apparaît, pour Pékin, un cycle moins propice, que celui qui s’achève!
Sommaire N° 24