Le rendez-vous avec l’histoire est arrivé.
Que des intérêts médiatiques et politiques transforment l’événement en une kermesse télévisuelle, n’enlève rien à sa portée -à commencer au fait, pour le Hongkongais moyen, de se coucher britannique (BNO) et se réveiller Chinois (RPC), de ce pays que son père avait fui 30 ans avant.
Loin d’être vécu comme un échec, le retour à la Chine est généralement vécu comme un nouveau départ, sous le signe de la confiance.
A preuve, l’ultime session de la bourse de Hong Kong sous pavillon de l’Union Jack (vend. 27), et son record battu (+70 points à l’indice Hang Seng).
Renaissance aussi pour les relations sino-britanniques. Londres était la seule capitale d’Europe, empêchée de normaliser avec Pékin -à cause de HK. Symptomatiquement, Tony Blair le nouveau 1er Ministre britannique n’a pas perdu une seconde, à HK, pour rencontrer Jiang Zemin et l’inviter dès le printemps 1998 à Londres, ainsi qu’une mission étoffée d’hommes d’affaires chinois (140 à 180)… Ce sera donc -peut-être- un gouvernement travailliste qui rétablira des conditions de travail normales, pour l’industrie britannique.
A ce tableau toutefois, une inconnue de taille: le sort réservé, à Hong Kong, à l’ex-majorité démocratique élue et à son leader Martin Lee, et la qualité (et la date) des prochaines élections au Legco, en principe obligatoires sous 12 mois : deux dossiers sur lesquels le gouvernement de Tony Blair, quelle que soit sa bonne volonté, ne pourra fermer les yeux!
Sommaire N° 24