A la loupe : Taibei : union du bambou, et peur du lendemain….

Capitale opulente et raffinée (avec ses boutiques à la toute dernière mode et ses cafés «aborigènes» antinucléaires, où l’on lit Sartre dans le texte), Taibei a aussi de nombreux problèmes (espaces verts, logements, ordures) dont certains en voie de solution, grâce à Chen Shui-bian, l’énergique et jeune maire de l’opposition DPP.

Problème qui marque le pas : les infrastructures. Malgré des investissements en MMUSD, ces programmes d’équipements sont en retard : les deux 1ères lignes de métro (Matra, et USA) ont ouvert en 1996 et 1997 avec 50 mois de retard, pour un coût le plus cher du monde : 220 MUSD/km, contre 50M à Singapour et 150M à Hong Kong (ville au terrain beaucoup plus difficile)…

Raison principale de ces anomalies : le «saucissonnage» des contrats de génie civil en 150 lots, dont les 9/10 confiés à des entreprises locales. Saupoudrage interdisant la transparence comptable, et technique utilisée depuis des lustres à Naples et à Palerme…

A Taibei, la mafia s’appelle  (zhu lian bang, l’union du bambou). Elle semble demeurer associée à certains éléments du Kuo Min Tang (parti au pouvoir depuis ’49), malgré les efforts de ses meilleurs éléments pour mettre un terme aux pratiques douteuses. Taiwan, en tout cas, paie ce laxisme au prix fort: une fois complète, la 1ère tranche de métro (5 lignes, 84 km) coûtera 16 MMUSD. Exactement autant que le futur T.G.V. Taibei-Kaoshiung, (terrains non inclus). La liaison fer Taibei-aéroport coûtera 2MMUSD. Tous ces dossiers étant sur la table depuis des lustres!  Pour ces retards de projets fort nécessaires et que Taiwan peut facilement payer, la mafia n’explique pas tout : le pays est sous-fiscalisé, avec la TVA à 5%, la bourse taxée à 0,25% et la cotisation retraite qui vient de passer de 6,5 à 5,5%. Chiffres beaucoup trop bas pour la 16ième puissance commerciale mondiale, très en-dessous des pays de l’O.C.D.E. au même niveau de développement.

Ce laxisme qui pousse l’endettement public au rythme de 6% par an, est aggravé par le chantage des industries locales, de délocaliser, en cas d’imposition plus lourde, vers le Continent

Toutes ces raisons étant résumées dans ce constat amer: « la peur de Pékin mine la confiance- à quoi bon investir, pour un régime qui pourrait passer sous contrôle chinois d’ici 5 ans? Les fils du régime partent étudier en Amérique – et tous ne reviennent pas! ¦

 

 

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