Temps fort : Gamberge shanghaïenne

Vous éloignant des quais du Bund, des fiers édifices de pleine pierre des années ’30, quittant les eaux jaunes du Huangpu et sa république anarchique de navires en tous genres (de la barge à la jonque, en passant par le paquebot en partance pour Hong Kong ou Kobé), ce qui frappe d’abord est la sévérité sans faille de la police, face à toute infraction du piéton ou de l’auto (le vélo s’est fait plus rare). Par contre, c’est en toute impunité que les magasins étalent CD pirates et vidéos pornographiques. On trouve même (8Y!) des CD «détruits» par la police d’un trait de scie – rien ne se perd! Si ces traits sautent aux yeux du résident Pékinois, c’est que dans la capitale, c’est l’inverse – la police étant plus dure envers les magasins et plus «coulante» dans la rue.

Question de priorités: les artères shanghaïennes sont plus étroites et engorgées, et Pékin, siège du pouvoir, est plus idéologique – davantage de contrôle en magasins, pour le respect des règlements!

Frappent aussi, dans Shanghai, le dynamisme frénétique des petits métiers de plein air, la promiscuité, les vélos et triporteurs surgissant de nulle part, la petite vieille en train d’essorer ses cheveux, la marchande de peignes et celle de soupes de «nouilles étirées au goût musulman» – la mian, … Les artisans rivalisent d’habileté, sculpteurs de papier découpé ou de pâte à modeler; les boutiques y sont  spécialisées comme nulle part ailleurs, celle-ci en bouchons de toutes tailles, celle-là en bambou refendu, ligaturé, tressé pour tout usage…

Les marchés sont plus riches et ordonnés que ceux de la capitale, avec ces alignements proprets de baquets d’anguilles, d’écrevisses et de grenouilles que l’on étripe sous vos yeux…

Volant thermique d’une Chine de toujours, face cachée d’une tête du dragon (embouchure du Yangtzé) sous la contrainte (plus que Pékin, la «gâtée») de justifier son existence. Cette masse étourdissante étant là pour rappeler que le chômage frappe 20% des actifs de la ville, et qu’à Shanghai les emplois solides, en usine ou au bureau, sont l’exception, la débrouille étant la règle!

 

 

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