On devrait créer l’expression : « malin comme un diamantaire anversois ».
Guy Bruynincks, de la firme « J.Korn », pense avoir eu un trait de génie, en créant la première taille de diamant en forme de Bouddha assis en position du lotus (58 facettes). L’affaire ne fait que démarrer, mais les 1ers résultats, à Taibei, semblent lui donner raison: déjà quelques douzaines de gemmes vendues, et la toute dernière, de 5,22 carats (record du monde!) devrait partir d’ici quelques semaines, rapportant 50 000USD.
M. Bruynincks est tailleur de diamant depuis 30 ans, et bouddhiste depuis 10 ans. Il est ordonné moine, sous le nom de Tai Haku Kenshin, dans une secte Zen japonaise. Il ne pouvait que s’intéresser à l’enseignement du Vajirayana (« la voie du diamant »), qui compare le Bouddha, dans son absence de défauts, à cette gemme. Pour Guy Bruynincks, le diamant-bouddha est avant tout un instrument religieux, chargé d’une puissance d’intercession, une fois consacré par un prêtre. Le marché est large, de l’Indonésie à la Chine, entre les monastères, qui sont souvent prospères, et les nouveaux riches. Aucun risque de piratage : le modèle est patenté et le « design » si spécifique que toute copie se fait de suite repérer. Un médiocre imitateur taiwanais en fait les frais, aujourd’hui poursuivi en justice. Aucun risque de délocalisation non plus : le prix des gemmes, comme de la façon (à qualité égale) est identique à travers le monde!
Sommaire N° 15