Education : Réforme des écoles : de bac et de rouge

En marge du XIX. Congrès, Chen Baosheng, ministre de l’Education, a déclaré au monde des écoles que leur programme allait subir l’ultime modernisation : l’inclusion de la pensée de Xi Jinping. Manuels et modules pédagogiques sont en cours de rédaction pour rendre la pensée-phare du Président, intelligible aux jeunes, de Lhassa (Tibet) à Sanya (Hainan). Dès la 5ème classe ainsi qu’en université, on apprendra à jongler avec des concepts tels la « réjuvénation de la nation », le « rêve de Chine » ou la « réforme du côté de l’offre », et à étouffer les pensées de type « occidental », le « négationnisme historique », le « populisme » ou l’« extrême-libéralisme ».

En tout état de cause, l’enseignement du socialisme dans les écoles ne date pas d’hier. Il a été renforcé après juin 1989, dans un effort d’enrayer la mort de la conscience de classe. Cet effort continuera, remis au goût du jour.

Le ministre Chen annonce aussi la réforme complète du concours du Gaokao, le bac chinois. Ainsi, le programme du Gaokao serait découpé en différentes sections. Puis chaque année, en octobre et avril, les élèves de 1ère et de terminale pourront passer des examens anticipés, sur ces sections de programme.

Déjà testé à Shanghai et au Zhejiang, le mécanisme va être élargi à 4 autres provinces en 2018-2019, puis à la nation en 2020. Les réformateurs en espèrent une sélection plus rationnelle et équitable, et la disparition de la terreur face au Gaokao actuel, qui détermine en trois jours et six sujets l’avenir du jeune.

Le nouveau plan a forcément du bon. Le lycéen obtenant une note qu’il juge satisfaisante à son examen anticipé, n’aura pas à le repasser plus tard.  De plus, le nouveau système offre une base d’évaluation plus large sur le niveau de l’élève et offre une meilleure orientation : sur leur vœux d’études futures, les candidats peuvent inscrire jusqu’à 80 facultés et filières à travers la nation.

Mais il a aussi ses faiblesses, restant basé sur un système d’examens et sur la performance. De ce fait, le lycéen n’obtenant pas une bonne note à son examen anticipé d’octobre, devra le repasser en avril.

Ainsi, le nombre d’examens est doublé et étalé dans le temps, au lieu d’être concentré sur trois jours. Une pression s’exerce alors sur ces jeunes en permanence durant les deux dernières années scolaires, ce qui fait que bon nombre de jeunes et de parents en viennent à espérer passer leur Gaokao, ancien système !

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