Aviation : « La joufflue »,  dernier-né de l’aviation chinoise

Fin juin, le Y-20, dernier-né de l’aéronautique chinoise, portant le nom de Kunpeng (鲲鹏), oiseau géant mythique, et volant sous le sobriquet de « la joufflue », entrait en service. D’une longueur de 47m pour une envergure de 45m, ce quadriréacteur  du groupe AVIC, (Xi’an) annonce une charge utile de 66 tonnes, supérieure à celle des rivaux européen A400M (37 tonnes) ou russe Il-76 (50 tonnes), ce qui lui permet de transporter un char d’assaut « 99 », le plus avancé de l’APL, avec 15 tonnes de troupes et d’équipements.
Son autonomie de vol est également compétitive : 7800 km à mi-charge, lui permettant de relier Pékin à Djibouti où la Chine a sa base en Océan Indien (pour des missions anti-piraterie maritime et pour ses contingents de casques bleus). A pleine charge, il peut faire 3700 km jusqu’au Tibet – un territoire où la Chine peut souhaiter envoyer parfois des forces de déploiement rapide. L’appareil fonctionnera en évacuation urgente de travailleurs chinois bloqués en zones à risque, tel le Proche-Orient. L’Y-20 pourrait aussi servir dans les pays voisins « à leur demande », dans un cadre de lutte anti-terroriste, permise par une loi votée cette année.
Les réacteurs sont fournis par la Russie — la Chine ne disposant pas encore de l’autonomie dans cette technologie de pointe. Par contre, sous réserve d’inventaire, elle s’apprête à remplacer dès 2020 ces moteurs par des turbo-fans de production locale (du type de ceux du A400M), presque aussi rapides et moins gourmands en kérosène, permettant ainsi de gagner en portance. Dans ses lignes et son aspect extérieur, le Y-20 apparaît inspiré de l’américain C-17, qui a cessé d’être produit l’an dernier. Il est plus petit, et donc de charge utile moindre – le C-17 lui, transporte 77,5 tonnes.
En revanche, cet avion chinois a été en partie réalisé à l’imprimante 3D, permettant d’accélérer sa sortie. Et son automation, selon le chef dessinateur Tang Changhong, promet de nombreuses déclinaisons pour couvrir les besoins versatiles de cette immense armée—tel par exemple le rechargement en carburant de chasseurs-bombardiers en vol. 
AVIC promet «  2 à 3 douzaines » de Y-20 sortis d’usine sous 2 ans, et durant le cycle de vie du modèle, jusqu’à 1000 appareils – dont peut-être une partie à l’exportation.

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