Environnement : Hiver et charbon font mauvais ménage

Pollution HarbinEn juillet, une étude sino-américaine ( PNAS) concluait que les Chinois au nord de la rivière Huai (axe Henan/Jiangsu) vivent 5 ans et demi de moins que ceux du sud, sous l’effet des effluents du charbon.

 D’où pour tous, une réelle inquiétude à l’approche de l’hiver : dès l’allumage de ses centrales le 20/10, Harbin (Heilongjiang) subissait une nuée de smog de 1000µ/m3! (cf Photo). Aussi, l’Etat, les villes cherchent fiévreusement la parade. 


Moyennant le remplacement de 2800 chaudières résidentielles et industrielles, Shanghai annonce pour 2017 la mise au ban du charbon. Et comme Pékin, elle veut porter la part des transports en commun, y compris en banlieue, à 50% d’ici 2015. 

Pékin (qui a dépassé les 300µ cette semaine) lance un plan de gestion d’urgence : en cas de forte pollution pendant plus de trois jours, les voitures privées ne sortiront plus qu’1 jour sur 2 (en + de leur jour interdit par semaine), les chantiers fermeront et les usines réduiront le débit de 30%. Hélas, l’effet sera limité, puisque 70% des effluents pékinois viennent du Hebei et Shandong

Cependant Pékin et Shanghai sont parmi les rares à pouvoir se permettre de troquer la houille pour le gaz. Le reste de Chine du Nord ne le peut, faute de disponibilité : aujourd’hui, le méthane est rationné et les nouvelles centrales au gaz sont interdites. 

Un autre obstacle est « culturel » : la volonté de l’Etat de laisser les citoyens s’organiser, n’est pas sans limites. 
La loi révisée de l’Environnement, à voter en décembre 2013, limitera à 13 le nombre d’organismes, tous étatiques, habilités à ester contre des usines ou centrales pour émissions excessives. L’impératif de stabilité sociale met le régime le dos au mur.

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