Société : Écueil au planning

Le cas de Feng Jianmei remet en cause le planning familial.

À Ankang (Shaanxi) le 03/06, la mère de 23 ans avait été avortée de force, faute de pouvoir payer les 40.000¥ d’amende de 2ème enfant (cf VdlC 22). Il en est ressorti un vif débat national sur Weibo, et un scandale. Assez vite, la mairie est venue s’excuser auprès de la mère et offrir de l’argent (refusé). Au niveau du district, deux cadres sont limogés, cinq autres blâmés. Mais quand, le 22/06, Deng Jiyuan, son mari, partit pour Pékin voir des avocats et paraître à la TV, il disparaissait après avoir été agressé par des individus non identifiés.

Puis à Ankang (24/06), la mairie tient une marche contre le couple de « traitres nationaux ». Le 27/06, invoquant un risque pour l’image du Parti, Pékin avertit les cadres d’éviter toute application « cruelle » du planning, tandis que le même jour, Deng réapparaissait dans la capitale, prêt à intenter un procès. A tous niveaux, l’administration se montre bouleversée et divisée !

Le démographe He Yafu croit que ce battage d’opinion a le potentiel de causer un « tournant » dans cette politique. Pas prêt à dénoncer l’avortement forcé (dont il cause 7 millions de cas par an depuis 2000), le pouvoir pourrait le remettre en cause par crainte d’opposition à la pratique, haïe et de moins en moins comprise. Elle est pourtant nécessaire, moins pour comprimer la natalité (qui s’essouffle) que pour financer par les amendes une agence de contrôle des masses !

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