A la loupe : Energie éolienne : la Chine hisse le spinnaker

Pour tirer dès 2020, 15% de son électricité des renouvelables, la Chine compte aussi sur le vent, sa 5ème source d’énergie, qui croit de +30%/an depuis 2000. Elle compte avoir doublé le leader allemand d’ici 2020, et dès 2012, avoir installé sur son sol (ou ses mers) 36.500MW de capacité, sextuplant ainsi son parc en 4 ans.

Ce plan ambitieux lui impose une autre approche. La protection de milliers de PME locales n’est plus de mise, le temps est à la concentration et au marché mondial, pour s’assurer la pointe de la technique, en puissance (jusqu’à 2MW par turbine), en fiabilité et en gestion. Aussi les groupes experts sont tous présents, accompagnés de fonds de pensions et autres électriciens soucieux d’atterrir sur ce marché de l’avenir. Plus de JV obligatoire : 70% de la valeur de tout équipement doit être made in China, mais vu les coûts de production et la concurrence féroce sur ce marché, ce critère est surtout un impératif de survie.

Ainsi, l’Indien Tanti, maître du Danois Suzlon (5ème producteur mondial) se lie à la banque bahreïnie Arcapita (6MM$ de fonds en gestion) pour racheter le parc de l’Anglais Honiton, en Mongolie Intérieure, 500M$, puis 2MM$ à payer sous cinq ans en développement. Car Honiton a de «l’or dans les pales». Son parc installé de 50MW va bientôt en compter 100MW de plus, et il possède cinq sites qui restent à équiper, au potentiel éolien de 1650MW. La production des turbines ira entre Danemark, Belgique, Inde, et bien sûr à Tianjin, où Suzlon dispose d’une usine à 60M$, capable de monter 600MW de capacité/an. Ce dernier se trouve en Chine fort à l’aise, détenant 7% des commandes de l’année (200MW), après en avoir installé 220MW les années précédentes.

Preuve de l’ébullition du secteur, la même semaine, l’Américain AES, détenteur de plus de 1000MW à travers le monde, rachète 49% du parc de Hulunbeier en Mongolie Intérieure (50MW), du groupe local Guohua -en exploitation depuis 11 mois : la province est l’une des trois zones pilotes de développement éolien de l’Etat, vouée à héberger plus de 10.000MW. Toujours avec Guohua, AES s’apprête à doubler d’ici 21 ans la puissance de leur parc en JV dans le Hebei, à 99MW.

Parmi d’autres projets dans le vent, la ferme du « East China Seabridge » (sur l’autoroute marine du delta du Yangtzé), oeuvre de quatre groupes locaux dont CGNP (Guangdong Nuclear) et Datang prévoit sous deux ans une puissance de 102.000KW. De son côté, Huaneng vient de recevoir l’agrément pour deux parcs d’un total de 267 turbines de 1,5MW, à Fuxin (Liaoning) et Tongyu (Jilin).

Et ça ne fait que commencer : bien d’autres noms de différents pays préparent leurs projets, comme Shell, BP, Total ou Alstom… On y reviendra.

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