Joint-venture : L’assurance britannique en pleine gloire

Les entrechats de Mittal

Fort de son rachat d’Arcelor, Mittal assurait l’an passé 13% de la coulée mondiale d’acier, mais seulement 0,7% de celle de Chine, qui veille au grain, ne laissant pas l’étranger acquérir des parts significatives dans sa sidérurgie. Ce qui ne signifie pas que cette dernière ne demeure insensible aux chants des sirènes indiennes !

En mars, Lakshmi Mittal, le PDG proposait à Angang, n°2 chinois (16Mt produites en 2007), d’en acquérir «25 à 30%», pour pas moins de 5,6MM$. En mai (8/05),  Zhang Xiaogang, patron du groupe d’Etat ne dit pas non, mais fait une contre-offre : Mittal ne devrait racheter que 2%, sous forme d’un investissement mixte dans la mine ou les aciers spéciaux. Le but de la manoeuvre est explicite: se lier dès maintenant, à un niveau acceptable par Pékin, dans l’attente d’une dérégulation qui permettrait une participation plus forte, voire une reprise intégrale.

Au même moment (2/05), le même Arcelor-Mittal, en bourse de Hong Kong, cède à 17,4% du groupe sidérurgique Oriental, dont il avait racheté 92% entre décembre et février. Une transaction opaque, via deux banques européennes qui font écran (pour des acheteurs secrets), avec clause de droit de rachat. A cette vente, Arcelor-Mittal est tenu par le règlement de la bourse de HK qui  impose 25% de marché « libre » sur toute valeur cotée chez elle. Mais cette vente au rabais (qui a fait chuter le cours de 4,8% ce jour-là), peut avoir un autre but : convaincre le régulateur chinois de donner son feu vert à une reprise partielle, à défaut de totale !

L’assurance britannique en pleine gloire

La plus vieille maison d’assurance au monde, Lloyd’s cingle vers la Chine, poussée par… les catastrophes naturelles, comme les trois semaines de gel au sud, en janvier, qui imposent déjà  pour 613M$ de demandes de remboursement.

Or, la plupart des assureurs locaux, privés de réassurance (un «concept nouveau» en Chine, selon Lord P. Levene, Président de Lloyd’s), doivent assumer ces charges seuls. N°1 mondial, la Lloyd’s réassure 71 assureurs sur les 5 continents, et en partage le risque avec 1300 investisseurs. Elle arrive en Chine derrière Munich-re et Swiss-re, déjà titulaires de la licence. Seul obstacle à sa croissance : vu le risque croissant des catastrophes prévisibles, Lloyd’s s’interdit de casser les prix !

De son côté Aviva, n°1 de l’assurance britannique accélère le pas. Présente en Chine depuis 2003, en JV avec la Cofco, elle vend ses assurance-vie, retraite et produits d’invest. A ses 4500 courtiers déjà présents en Chine, elle veut en ajouter 1000. Grâce à ses 45 bureaux dans 27 villes, surtout à la côte, elle réalisait 500M$ de recettes en 2007. Mais qu’on ne s’y trompe pas : face à des groupes tels China Life (638.000 employés), Aviva est un « petit  joueur », comme tous les étrangers qui, ensemble, n’atteignent que 8% du marché national. Aussi Aviva qui aujourd’hui maîtrise 8,9% du marché « JV », espère atteindre 10% de 10 provinces, d’ici 2010!

 

 

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